Impuissants face une situation à la limite de l’intolérable, les gérants des complexes touristiques clament leur profond désarroi.
Le début de la saison estivale a été difficile, voire catastrophique à Annaba, où une pénurie d’eau sévit, notamment au niveau de la partie ouest, où sont implantées la majorité des infrastructures touristiques et de loisirs de la ville. Plus grave, l’eau avec laquelle s’approvisionnent certains gérants d’infrastructures touristiques et des habitants de cette partie de la ville, par le biais de camions-citernes, est douteuse. Elle est puisée depuis la prise de Bedjima, située aux abords de l’échangeur du complexe sportif du 19-Mai-1956, affirme une source crédible. Les habitants de cette partie du littoral annabi, au même titre que les propriétaires des complexes touristiques et des établissements médicaux privés, ont durement ressenti les aléas engendrés par le comportement plutôt mafieux de certains responsables concernés par l’alimentation en eau potable. Durant ces journées caniculaires, et depuis la fin du mois de ramadhan, habitants et estivants ne savent plus à quel saint se vouer face à l’absence quasi totale de ce précieux liquide dans cette zone qui est l’une des plus fréquentées durant la saison de grandes chaleurs. Paradoxalement, d’importantes fuites d’eau sont signalées quotidiennement dans les sites de la Caroube, Toche, Belvédère ou Aïn Achir, qui abritaient des bidonvilles qui ont été totalement rasés il y a quelques semaines à peine. Impuissants devant une situation à la limite de l’intolérable, les gérants des complexes touristiques, les restaurants et autres fastfoods clament leur désarroi profond et annoncent à regret qu’ils vont être obligés de cesser toute activité, en désespoir de cause, leurs clients étant exaspérés par le manque d’eau. Nous apprenons que les propriétaires des complexes touristiques de la corniche sont contraints, pour ne pas pénaliser leur clientèle, de recourir au système D, en s’approvisionnant quatre à cinq fois par jour en eau potable au moyen de camions-citernes de 10 m3 appartenant à des particuliers. Pris à la gorge, lesdits propriétaires affirment qu’ils n’ont d’autre choix que de satisfaire les exigences de leurs fournisseurs en déboursant 12 000 DA pour chaque livraison.
Les habitants, tout aussi concernés, menacent, quant à eux, de recourir à des actions plus radicales en investissant la chaussée, entre autres, si une solution urgente n’est pas apportée à leur problème. Ils affirment qu’ils n’ont pas cessé d’attirer l’attention des responsables de l’ADE et des services de l’hydraulique sur la couleur douteuse et l’arrière-goût désagréable de l’eau qui leur est livrée. Une eau qui serait puisée gratuitement depuis le cours d’eau de la Bedjima pour être vendue à 3 000 DA la citerne de 2 000 L. Et de rappeler que dans un passé récent, des opérations strictes de contrôle sur la provenance de l’eau étaient opérées par la gendarmerie.
“Sans ticket d’approvisionnement délivré par le service technique de l’APC, aucun des camions-citernes n’osait s’aventurer, sous peine de poursuites judiciaires pour atteinte à la santé publique, mais aujourd’hui…”, a tenu à indiquer un de ces habitants tout en souhaitant que le ministère ouvre une enquête pour situer les responsabilités. C’est trop, Annaba ne mérite pas cette situation en pleine saison estivale.

B. BADIS