En ces jours de grandes chaleurs, les feux de forêt reprennent de plus belle. Plus d’une centaine d’incendies ont été enregistrés dans différentes régions du pays. Pis, des forêts entières ont été dévorées par ces feux et plusieurs cultures ravagées.
Au total, pas moins de 171 hectares de blé ont été détruits, ces derniers jours. Selon les chiffres rendus publics hier par la Gendarmerie nationale, 15 hectares de broussaille et 03 autres d’orge ont été dévorés par les flammes. Outre cela, 1.458 bottes de foin et 625 arbres fruitiers ont été également touchés par les feux.
Le bilan fait état aussi de détérioration de plusieurs ruches d’abeilles. Notons que ces foyers d’incendie ont été recensés dans les wilayas de Chlef, Médéa, Tlemcen, Saïda, Mascara, Biskra, Oum El Bouaghi, Tébessa, Sétif, Constantine et Mila.
Il s’agit plus précisément des circonscriptions communales de Taougrite, Ouled Bouachra, Chellalet El Adhaoura, Remchi, Tircine, Aouf, Chetma, Sigus, Aïn Zerga, El Ouricia, Beni Oussine, El Khroub, Aïn Mellouk, Derradji Bousselah, Oued Athmania, Sidi Khelifa et Benyahia Abderrahmane.
Côté Protection civile, le bilan n’est sans conteste pas moins lourd. Rien que pour la première semaine du mois en cours, les sapeurs-pompiers ont enregistré pas moins de 2.485 feux de forêt, incendies de récoltes, urbains, industriels et autres. Pour l’extinction de ces feux, les éléments de la Protection civile ont procédé à 2.119 interventions. Durant cette période, les pompiers ont, par ailleurs, effectué 3.792 interventions pour notamment l’assistance aux personnes en danger.
Dernièrement, la Direction générale des forêts (DGF) a fait état de la destruction de 306 hectares de forêts. Comparativement à la même période de l’année écoulée, le nombre d’incendies de forêt est beaucoup moins important. En juin 2011, la DGF a recensé 8 foyers d’incendie, ce qui représente 14 hectares seulement.
DES FEUX SYNONYMES DE PERTES ÉCONOMIQUES
C’est dire qu’il ne se passe pratiquement pas un jour sans que les services concernés ne recensent de sinistres. A Blida, les incendies ont ravagé plus de 50 hectares de surfaces végétales. Ce nombre d’incendies est en nette hausse, comparativement à la même période de l’année dernière, où les services concernés n’ont recensé que deux départs de feux ayant causé la perte de 3 hectares de végétations. Dans la wilaya de Médéa, une superficie de plus de 127 hectares de culture céréalière a été complètement détruite depuis la mi-juin dernier,dans une série de feux de récoltes.
Ces sinistres ont également engendré la destruction de 1.859 arbres fruitiers et rustiques ainsi que 1.120 bottes de paille. A Tissemsilt, 16 feux enregistrés ont détruit plus de 130 hectares de forêts, notamment 17 hectares d’arbres de pins d’Alep et de chêne, 41 ha de broussailles, 44 ha de maquis et 28 ha d’arbres fruitiers.
Dans la wilaya de Mascara, les feux ont détruit 86,5 hectares de récoltes agricoles, plus de 4.000 bottes de foin et 150 arbres fruitiers. Cette région a enregistré 73 feux dont 63 ont touché des cultures agricoles ,détruisant 44,5 ha de blé et d’orge et 42 ha de fourrage.
Incontestablement, ces sinistres sont synonymes de pertes économiques. Quelle en est la principale cause ? Les avis sont mitigés. Pour certains, les températures élevées enregistrées depuis le début de l’été où le mercure avait atteint 42 degrés en sont la première cause.
D’autres disent que les causes sont liées essentiellement à l’élément humain tel le recours des apiculteurs au feu pour éloigner les abeilles et cueillir le miel. Il y a aussi les producteurs de charbon et certains agriculteurs qui utilisent d’anciennes moissonneuses-batteuses dégageant des étincelles qui peuvent provoquer un incendie. La Gendarmerie nationale, quant à elle, déclare que «les origines de ces incendies sont indéterminés».
En septembre 2011, ce service de sécurité a diligenté plusieurs enquêtes suite au recensement de 124 foyers d’incendie en deux jours. Cependant, il convient de préciser que ces foyers sont maîtrisables. Ainsi, la DGF compte 416 postes de vigie chargés de la surveillance et 483 brigades mobiles fortes d’un effectif de 2.488 éléments ayant pour principale mission les premières interventions. En somme, s’agit-il de fait naturel ou d’acte criminel ? C’est la question qui se pose avec acuité !
AHMED BOUARABA: BIENTÔT UN DISPOSITIF D’ASSURANCES DES CALAMITÉS AGRICOLES
Citant le Conseil national des assurances (CNA), l’Agence de presse algérienne a récemment fait savoir qu’un projet de loi portant mise en place d’un dispositif d’assurances des calamités agricoles pour mieux préserver l’activité a été présenté au ministère des Finances en vue de son adoption. Selon cet interlocuteur, les pertes enregistrées suite aux intempéries, qui ont marqué ces dernières années le pays, ont soulevé avec acuité la problématique de l’assurance de l’activité agricole.
Ces assurances devront, ainsi, mettre les activités agricoles à l’abri de nombre de risques comme les inondations, le froid, le verglas, les incendies, les tempêtes, la sécheresse et autres et assurer leur pérennité et leur élargissement à l’avenir. Notons enfin que ce projet est scindé en trois : un texte fondateur du dispositif d’assurance des calamités agricoles qui définit les calamités agricoles, les conditions d’éligibilité à ce type d’assurance et l’éventualité d’un soutien de l’Etat pour le payement de la prime d’assurance.
A. B