Après la contestation des habitants de la cité 1.377 logements AADL, située près du rond-point de la Pépinière, des habitants d’autres cités AADL, notamment celle des 1.063 logements AADL, près de l’EHU, montent au créneau pour dénoncer, selon leurs propos, la détérioration continue de leur cadre de vie.
Les immeubles des cités AADL, fraîchement construits, commencent déjà à se détériorer par manque d’entretien et de prise en charge réelle des parties communes (ascenseurs, escaliers, paliers, caves…).
Le comble dans cette situation est que les locataires sont contraints de s’acquitter mensuellement des frais de charges (2.600 dinars pour chaque coacquéreur), sans contrepartie selon leurs dires. Les façades «neuves» de nombreux immeubles de cette cité, livrée le 30 novembre 2005, sont défigurées par les fissures.
En dépit des maintes réclamations adressées aux services concernés, rien n’a été fait pour rénover ces façades. «Les défaillances de l’AADL dans la prise en charge des immeubles sont criardes. «Nous nous sommes déplacés à plusieurs reprises à la direction régionale de cette agence pour soulever cette situation, mais en vain.
Il y a persistance du non-respect des clauses dûment signées entre les deux parties, concernant l’entretien et l’hygiène de la cité», lance en colère ce coacquéreur. Ces derniers enchaînent : «Nous nous acquittons, rubis sur ongle, de nos charges, mais en contrepartie nous avons droit à un service médiocre.
Il faut savoir qu’en plus des charges versées mensuellement à l’AADL, nous nous trouvons régulièrement dans l’obligation de cotiser pour remplacer des lampes grillées ou réparer un ascenseur ou une pompe. Des habitants du bloc 24 de notre cité ont été contraints il y a quelques jours de cotiser pour acheter un néon pour l’ascenseur»
Des pannes fréquentes d’ascenseurs, s’ils ne sont pas carrément à l’arrêt, des lieux livrés à la saleté, des caves inondées d’eaux usées, des façades fissurées…, les cités AADL subissent une dégradation continue. «Alors, où va l’argent de ces charges?» se demandent les coacquéreurs.
Un groupe d’habitants que nous avons rencontré à l’intérieur de cette cité soutient que l’installation des automatismes des pompes d’eau a été totalement prise en charge par les coacquéreurs. «Les charges versées par notre seule cité avoisinent les 300 millions de centimes par mois.
Celles-ci sont en principe destinées à l’entretien et à la gestion des immeubles : ascenseurs, hygiène et sécurité à l’intérieur et à l’extérieur du site. Sur le terrain, c’est une autre réalité. Nous nous trouvons souvent forcés d’acheter des détergents pour nettoyer les vidoirs, en particulier en cette période de grandes chaleurs. Il n’y a même pas de lampes pour remplacer celles grillées dans les paliers et les escaliers», regrettent nos interlocuteurs.
Des représentants des habitants s’étaient déplacés à de nombreuses occasions à la direction régionale pour soulever ces problèmes, mais en vain.
«Nous avons été surpris par la réponse d’un responsable, qui nous a affirmé qu’il ne dispose d’aucun budget pour la gestion des immeubles. Les loyers et les charges sont en fait versés à la DG de l’agence située à Alger», révèlent nos interlocuteurs. Devant cette situation, les contestataires interpellent les autorités habilitées pour mettre un terme au bricolage et au laisser-aller caractérisés.
A. Saïd