Des écrits choquants et désolants qui donnent froid dans le dos, suscitent de l’inquiétude chez ceux qui sont pour la paix dans le pays.
Des écrits ont été découverts sur plusieurs façades et murs de plusieurs communes de la wilaya d’Annaba: Sidi Amar, Sidi Salem et plusieurs quartiers chauds du chef-lieu de la commune d’Annaba. Il s’agit de graffitis insultants et infamants à l’égard de personnalités sur les murs d’édifices publics et la RN 16 notamment. Cette campagne de graffitis dure depuis quelque temps. Les services communaux s’activent pour en effacer les traces.
Les auteurs de ces actes réprimés par la loi, agissent durant la nuit, puisqu’il en a été découvert d’autres sur le mur du siège d’Algérie Télécom de Sidi Amar, non loin du siège sécuritaire extra-muros de cette commune.
Les services de sécurité de la sûreté de wilaya d’Annaba ont ouvert une enquête, avons-nous appris de source sécuritaire, pour démasquer les auteurs de ces actes criminels et indécents, notamment lorsqu’ils portent atteinte à autrui. Selon certaines indiscrétions, le recours à cette méthode, les graffitis en l’occurrence, sert à nuire à certaines personnalités. Pour d’autres, c’est du «takhlat siassi». En somme il s’agit de «manipulation politique». Mais pour les uns comme pour les autres, les conséquences sont les mêmes, lorsqu’on mêle les personnalités à la politique.
S’agit-il de cas isolés ou pas, puisque le phénomène prend des proportions démesurées, notamment en cette période où la tension citoyenne se fait sentir à plus d’un titre. Dans tous les cas de figure, ni le temps ni les circonstances, ne favorisent ce genre de plaisanteries. Certes, la situation renseigne, on ne peut mieux sur la dimension de la tension des populations à l’égard, non seulement de la hausse des prix des carburants, électricité et autres, mais aussi de la dégradation du cadre de vie dans plusieurs localités de la wilaya, au chef-lieu de la commune d’Annaba notamment.
Des facteurs qui ne devraient en aucun cas conduire les habitants d’Annaba au dérapage, notamment si l’on tient compte de sa position géographique, frontalière avec la Tunisie. Une opportunité pour les hordes criminelles de s’infiltrer via nos frontières. Un enjeu très lourd de conséquences, au vu de la situation sécuritaire vécue dans les pays voisins, Libye et Tunisie en l’occurrence, où le terrorisme bat son plein, mais cherche surtout à déstabiliser l’Algérie, épargnée de ce que l’Occident et le lobby juif nomment le printemps arabe. Conscients de ce qui se trame contre l’Algérie, les populations annabies semblent écarter toute éventualité de troubles.
«L’amélioration des conditions sociales des habitants pourrait être à l’origine de ces graffitis. C’est tout à fait normal, le pouvoir d’achat est constamment agressé, surtout pour le simple citoyen, mais les troubles et le vandalisme ne sont pas la solution», estiment des citoyens. Et d’ajouter: «Nous devons faire preuve de plus de civisme si l’on veut revendiquer et changer ce que nous refusons.»
Pour les habitants de Sidi Salem, la tension et la haine sont immenses au point de nous lancer «Khalatha tasfa». «Ecrire sur les murs c’est dégager un peu ce qui nous pèse sur le coeur. C’est nous qui payons les détournements des grands responsables. Mais les gouverneurs et les hauts responsables, leurs intérêts sont intouchables», ont déclaré des habitants de Sidi Amar et de Sidi Salem. Une similitude de points de vue avec quelques habitants de la ville d’Annaba qui, en dépit de la précarité du pouvoir d’achat et la dégradation des conditions de vie, attribuent les graffitis incitant aux troubles et aux atteintes de personnalités. «Nous souffrons tous du dysfonctionnement flagrant et de la cherté de la vie, comme dans toutes les wilayas du pays, mais nous ne sommes pas prêts à nous engager dans une autre décennie. Cette fois-ci, ce sera le chaos», ont déploré nos interlocuteurs, apostrophés sur la question. Pour l’heure, le phénomène des écrits sur les murs, bien que sans effet sur les populations des communes citées ci-dessus, ne semble pas laisser, pour autant indifférents, les services de sécurité qui, dans un black-out, suivent l’affaire, et au moment où nous mettons sous presse ne ménagent aucun effort pour identifier les auteurs.
Toutefois, tout un chacun s’accorde à dire que le recours aux graffitis pour discréditer des personnalités, jugées responsables du pourrissement dans cette wilaya qui, rappelons-le, était la ville du grand soleil durant la décennie noire, pourrait être, une tentative de déstabilisation et un appel aux troubles. Bien que ces manoeuvres ne sont pas étrangères, mais elles demeurent néanmoins dangereuses, si l’on considère les conséquences énormes, vu la conjoncture de crise du pays.