L’été n’est pas uniquement synonyme de vacances.. Cette saison est également une occasion que nombre de passeurs de migrants clandestins tiennent à exploiter, profitant du climat favorable à la navigation maritime.
En Algérie, la tentative d’émigrer clandestinement, à bord d’embarcations est de moins en moins fréquente, comparativement aux années précédentes. Cependant, nombre de jeunes restent tentés par cette aventure qui, pourtant, peut les mener droit vers le drame au cas où leurs embarcations, souvent de fortune, sont englouties par la Méditerrané.
Les autorités auraient pris certaines mesures afin de dissuader toute tentative de « harga « particulièrement pendant la saison estivale.
Les patrouilles de la Gendarmerie nationale et de la Direction générale de la sureté nationale (DGSN) déployées sur des plages autorisées à la baignade, se chargeront d’empêcher toute tentative dans ce sens.
Il reste les plages non autorisées à la baignade et qui ne sont pas surveillées. Des postes de la garde communale seront instaurés dans les plages non autorisées à la baignade et non surveillées, et qui sont susceptibles d’intéresser les « harraga » dans leur tentative de se rendre clandestinement en Europe à bord d’embarcations.
Les postes de la garde communale en charge de cette mission seront instaurés dans des plages qui ont déjà enregistré des tentatives d’embarquement, note une source au fait du dossier de la migration clandestine. Les gardes communaux mobilisés pour cette tâche le seront jour et nuit dans les plages non autorisées à la baignade, non surveillées et susceptibles d’intéresser les « harraga », explique cette source.
L’Algérie, qui ne connaît pas le rush des « harraga » enregistré dans les années 2000, vers l’Europe, reste toutefois concernée par ce phénomène qui menace la vie de ces jeunes en absence de perspectives et qui cherchent à tenter leur chance sous des cieux qu’ils croient davantage cléments. Notre pays se trouve, de par sa position géographique, proche de l’Europe et donc concerné par le phénomène de l’émigration clandestine vers le « vieux continent ».
La situation sécuritaire en Libye complique davantage la réalité puisque notre pays est parfois utilisé comme zone de transit par des « harraga » syriens et ceux d’autres pays qui cherchent à se rendre en Italie où des passeurs les attendent en vue de les transporter jusqu’en Europe.
Il faut noter, d’autre part, que la Libye, par la voix de son ambassadeur aux Nations unies, Ibrahim Dabbashi, a vertement critiqué le projet de résolution qui sera présenté à l’ONU et qui vise notamment à utiliser des moyens militaires pour détruire, y compris sur le territoire libyen, les bateaux des passeurs qui convoient les migrants vers l’Europe. Dans une interview accordée vendredi 8 mai à l’agence de presse Associated Press, M. Dabbashi a exclu, « à ce stade « , la présence de troupes étrangères sur le sol libyen.
Pour rappel, le projet de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU permettrait à l’Union européenne, militairement si besoin et de saisir les bateaux des passeurs en haute mer, mais également dans les eaux territoriales libyennes et sur les côtes du pays. La haute représentante pour les affaires étrangères de l’Union européenne, Federica Mogherini, est attendue lundi à New York pour défendre cette position, rejetée par la Libye.
Le phénomène de l’émigration clandestine vers l’Europe en empruntant la méditerrannée reste un vrai élément de destabilisation et surtout une grave menace sur les migrants clandestins qui, au péril de leur vie, embarquent vers l’Europe à bord d’embarcations qui chavirent souvent faisant, malheureusement, des centaines de victimes.