Des “Français d’Algérie” interpellent le président François Hollande “Pour la reconnaissance des crimes coloniaux”

Des “Français d’Algérie” interpellent le président François Hollande  “Pour la reconnaissance des crimes coloniaux”

Le dernier voyage en Algérie d’un groupe de Français membres d’associations, a été l’occasion pour ces derniers de prendre position par rapport aux crimes coloniaux et la guerre d’Indépendance. Parmi ces associations, tout un symbole et comme une page d’écriture de l’histoire, l’on trouve l’Association des anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre (AACG), l’Association nationale des pieds-noirs progressistes et leurs amis (ANPNPA), ainsi que les réfractaires non violents.

C’est ainsi que ces visiteurs particuliers ont décidé de rendre publique une lettre ouverte où ils interpellent le président français, François Hollande, à la veille de sa venue en Algérie. Dans cette lettre dont nous avons une copie, les signataires estiment que “le moment est, en effet, venu pour la France de reconnaître, du plus haut niveau politique, donc par votre voix, les crimes et les horreurs commis pendant les 132 ans que dura la colonisation de l’Algérie”. Les initiateurs de ce communiqué écrivent que “malgré tout, une telle reconnaissance, qui ne serait ni repentance ni demande de pardon”, est “aujourd’hui la condition première pour une véritable reconnaissance de nos deux pays”. Les signataires estiment encore que cette avancée, “d’un geste fort de François Hollande”, sera un argument important, voire fondamental, pour “contrer en France la montée des idées d’extrême droite, du racisme et de la xénophobie, notamment du racisme anti-maghrébin”. Car pour ces “Français d’Algérie”, et pas seulement, le combat à mener s’inscrit en France par des actions dans les écoles, le témoignage direct sur ce que furent les massacres, la torture durant la guerre de Libération, la colonisation, mais aussi par une dimension fraternelle qu’ils veulent voir aboutir entre les deux peuples. Les témoignages de ces hommes, lors de leur déplacement à Oran, ont été à l’image de ce qu’ils ont vécu, à savoir “une guerre que nous n’avons pas voulue, que l’on nous a obligés à faire en nous mentant et que l’on savait perdue d’avance”.

D. L