Les prémisses d’une crise du carburant sont visibles depuis hier à Oran. En effet, de longues files d’attente ont réapparu à travers plusieurs stations- service de la ville, un spectacle qu’a connu la capitale de l’Ouest depuis près de deux mois avec la dernière crise de carburant liée au phénomène des hallaba.
Lors d’une tournée effectuée hier à travers plusieurs stations-service, la situation semblait similaire, en commençant par la station d’El Bahia qui fait partie des stations- service les plus importantes de la ville, des dizaines de voitures formaient des files d’attente interminables sur les lieux, pénalisant même la circulation routière au niveau de la route reliant le quartier de Petit Lac au rond-point d’El Bahia.
«C’est désolant d’attendre des heures pour avoir quelques litres d’essence», dira un citoyen.
Un autre ajoute: «Nous ne connaissons pas les causes de cette nouvelle crise qui est apparue depuis hier soir, j’attends depuis une heure et demi pour faire le plein». Cette situation a même créé quelques altercations verbales entre les automobilistes qui semblaient perdre leur calme. La même situation a été aperçue dans la seule station-service du quartier de Petit Lac.
Cette dernière est située non loin de la grande mosquée du quartier. Sur place et même si la station est étroite, un nombre important d’automobilistes attendaient leur tour pour faire le plein.
Par ailleurs, au niveau de la station-service de haï Fellaoucen (ex-Barki), un nombre important de véhicules ont été aperçus devant le volucompteur d’essence, alors que la distribution du gasoil et du GPL se faisait d’une façon normale.
D’autre part, nous avons pris attache avec un gérant d’une station-service qui nous a déclaré «La distribution quotidienne de carburant n’a pas enregistré de changement aujourd’hui, mais nous étions surpris du nombre important des véhicules. Le nombre des stations-service et des véhicules à Oran a augmenté considérablement ces dernières années.
Il faut que les services concernés impliquent davantage les gérants des stations-service pour déceler les lacunes afin de pouvoir éradiquer ces scènes et offrir aux automobilistes un meilleur service».
Concernant le comportement des automobilistes, le gérant de la station ajoute: «Il y a malheureusement une anarchie qui est créée par les automobilistes eux-mêmes. Le parc automobile à Oran enregistre ces dernières années une grande augmentation, et les citoyens se déplacent en voiture pour le moindre motif, cette situation se répercute sur la consommation du carburant, il faut mener des opérations de sensibilisation auprès des chauffeurs.
Ces derniers dès qu’ils entendent parler d’une crise de carburant, font la ruée immédiatement vers les stations».
Pour rappel, la wilaya d’Oran a enregistré une crise du carburant il y a près de deux mois, à cause des procédures prises par le ministère de tutelle qui a fixé les volumes de carburant pour les véhicules légers et les poids lourds au niveau de la wilaya de Tlemcen, pour faire face au phénomène des hallaba.
Cette procédure et au lieu de régler le problème l’a élargi puisque les hallaba ont investi les stations-service des wilayas d’Ain Temouchent, Sidi Bel Abbès et Oran, créant ainsi une crise régionale.
Mohamed Hamza
