Des figues bénies par les morts à Taourirt Mimoun

Des figues bénies par les morts à Taourirt Mimoun

Une délicieuse chronique de notre ami Kaci Abdmeziem faisait dire à un sage que le « divin secret des figues » est qu’elles « sont meilleures mortes que vives! ».

Dans un cimetière de Taourit Mimoun (commune de Beni Yenni), village du grand écrivain Mouloud Mammeri, on pourrait dire que les figues sont davantage meilleures mortes et… bénies par les morts.

Il y a dans ce paisible cimetière un beau figuier qui veille sur les défunts et donne des fruits. Quoi de plus naturel dès lors que des mettre ses figues qui ont une place spéciale dans les textes sacrés comme le Coran et la bible, à sécher sur des tombes

Ces images, montrées à Kaci Abdmeziem, ont provoqué des sourires et une réflexion sur le rapport que nous avons aux défunts.

« Le problème, dit-il, c’est la notion de mort, celle de défunt… Chez nous, dans mon village du moins, il est question d’ancêtres qui ne sont plus là mais dont on peut parfaitement se marrer au souvenir de certains de leurs faits ou dires.

Les tombes, nous nous asseyons dessus sans problème. Ce sont les meilleures banquettes qu’on puisse concevoir. A la limite, on pourrait même faire sécher les figues directement sur ces banquettes. Nos ancêtres ne meurent jamais. Ils vivent leur vie propre avec nous.. »

Et de fait, aucun vivant n’a trouvé à redire dans cet usage si particulier des tombes où des figues se mettent à sécher dans la compagnie intime des morts. Pour une offrande aux vivants…