Réseaux de trafic d’enfants, prostitution et pédophilie
Les femmes gendarmes prouvent que le dévouement, le sens du devoir et le professionnalisme sont des valeurs qui s’accordent au masculin et au féminin.
Le nombre d’enlèvements d’enfants dans notre pays (120 kidnappings par an) a poussé la Gendarmerie nationale à revoir sa stratégie de lutte mise en place depuis cinq ans. Les trafiquants d’enfants ont élargi leur champ d’activité vers d’autres zones jusque-là épargnées par ce fléau dangereux.
Devant cette situation, les gendarmes se sont adaptés au fur et à mesure. Plusieurs éléments de la GN sont mobilisés sur l’ensemble du territoire national pour assurer une bonne couverture sécuritaire afin de venir à bout de ces réseaux.
Il y a quelques années, des hommes gendarmes s’occupaient des enquêtes concernant les affaires d’enlèvements de mineurs, aujourd’hui ce sont des femmes gendarmes qui prennent en charge ce genre d’affaires. Une première en Algérie, faut-il le signaler. Les femmes gendarmes prouvent que le dévouement, le sens du devoir et le professionnalisme sont des valeurs qui s’accordent au masculin et au féminin.
Elles viennent par cette nouvelle lancée amorcer la féminisation des unités opérationnelles de la Gendarmerie nationale. Elles occupent des postes très importants et opérationnels, commandants, officiers, sous-officiers et civils assimilés, et tiennent dé-sormais une place de choix, voire incontestable dans l’institution.
Beaucoup d’affaires liées aux rapts d’enfants ont été élucidées grâce à la contribution des femmes gendarmes qui ont infiltré des réseaux de trafic. En plus des infiltrations des réseaux de trafic de mineurs, il y a eu des opérations d’infiltration de groupes et bandes de criminels, notamment lorsqu’il s’est agi de criminalité féminine, pour démanteler ces réseaux de femmes impliquées dans toutes sortes de crimes et délits.
On parlera ici de vol, prostitution, émigration clandestine, meurtres, contrebande, crimes moraux, incitation à la débauche. Grâce à cette nouvelle mobilisation des femmes gendarmes, la GN a connu une année 2009 exceptionnelle en matière de lutte contre les réseaux de trafic de mineurs.
En effet, plusieurs trafiquants d’enfants ont été arrêtés après des enquêtes et des infiltrations menées avec succès par des femmes aux uniformes verts. A Tizi Ouzou comme à Alger, à l’est et à l’ouest du pays, les arrestations se sont succédé et les résultats sont plus qu’encourageants.
Les lieutenants N.E., Dj. C., K.H., S.A. et le sergent K.B. sont aujourd’hui la fierté de la Gendarmerie nationale. Grâce à elles et à leurs camarades, plusieurs succès ont été réalisés. Chacune parmi ces femmes gendarmes a contribué, à sa manière et dans son domaine, à apporter un plus à la GN.
Le lieutenant K.H., 29 ans et mère d’un enfant, appartenant à la section de recherches au sein de la Gendarmerie nationale, s’est engagée corps et âme pour lutter contre le crime organisé qui s’est beaucoup développé dans notre pays. Cette dernière, comme des dizaines d’autres femmes gendarmes (aujourd’hui plus de 300), a beaucoup apporté pour que l’Algérie demeure forte. Comme ses collègues, elle a suivi une formation fondamentale à l’Ecole supérieure de la Gendarmerie nationale des Issers, à Boumerdès.
A sa sortie, en 2006, elle a été affectée au sein du groupe crime organisé, où elle participait activement aux opérations, faisant des patrouilles avec ses collègues hommes et femmes, au cours desquelles ils se faisaient passer pour des couples discrets. Une bonne couverture dans un milieu civil pour ne pas être identifiés par les criminels, et pour surtout n’éveiller aucun soupçon qui pourrait provoquer l’échec de leur mission, les piéger et procéder à leur arrestation par la suite avec l’intervention de renforts si besoin est.
Le lieutenant K.B. a infiltré à plusieurs reprises les réseaux de trafic de mineurs, grâce à sa riche expérience, elle a su faire tomber les têtes pensantes de réseaux de trafiquants. Mettant sa vie en danger, K.B. sait très bien que cela n’a pas de prix surtout lorsqu’il s’agit de la vie d’enfants.
Cette jeune maman n’a rien à craindre lors de ces missions d’infiltration car elle sait qu’elle n’est jamais seule, toujours couverte, soutenue et surveillée de loin par le reste du groupe.
K.B. a rejoint récemment le groupe de renseignement toujours au sein de la section de recherches, où elle auditionne des témoins, des suspects ou encore de simples personnes dans le cadre de certaines enquêtes de routine.
Par Sofiane Abi