Des familles crient: nos enfants «harraga» écroués dans les geôles tunisiennes

Des familles crient: nos enfants «harraga» écroués dans les geôles tunisiennes

Quelque trente (30) familles originaires de la wilaya de Annaba se sont rendues mercredi dans la capitale tunisienne, Tunis, pour se renseigner du dossier des 71 migrants clandestins portés disparus.

Selon ces familles, le dossier déposé depuis près de 14 mois est toujours dans le tiroir du consul général d’Algérie à Tunis.

Elles ont déclaré à Echorouk avoir été reçues par le responsable en charge du dossier de harraga qui leur a affirmé qu’aucune correspondance dans ce sens n’a été adressée par les services du Consulat aux autorités tunisiennes compétentes et qu’ils ne disposent d’aucune information sur eux.

De son côté, Hosni Benyoucef El Marie, attaché de cabinet d’avocats chargé du dossier des harraga algériens a remis à Echorouk des documents prouvant que les migrants portés disparus sont toujours en vie et incarcérés dans les geôles tunisiennes.

Il s’est référé à des témoignages recueillis auprès de personnalités sécuritaires et militaires tunisiennes ayant affirmé l’arrestation des dizaines de harraga dans les eaux territoriales tunisiennes et identifié les prisons où ils sont enfermés, à savoir la Mornaguia et Bordj Erroumi, Borj El Amri et Nadhour à Bizerte.

Le vice-président de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme (LTDH) a affirmé, lui,  avoir été destinataire d’une note urgente du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme à Genève les exhortant d’ouvrir une enquête sur l’affaire des harraga. Surtout que la section tunisienne d’Amnesty international (AI) a reçu en novembre dernier 14 actes de naissance et autant de photos d’identité des jeunes disparus en Tunisie.

La LTDH a été elle-aussi destinataire d’une liste de 14 harraga ayant tenté une traversée le 23 novembre dernier avant d’être arrêtés dans les eaux territoriales tunisiennes.

Entre février à novembre 2016,  71 migrants sont portés disparus et accusés d’appartenance aux groupes terroristes et d’entrée  illégale sur le territoire tunisien.

Ainsi, les familles des haragga interpellent les hautes autorités du pays, à leur tête le ministère des Affaires  étrangères afin d’intervenir auprès de leurs homologues tunisiennes à l’effet de remettre en liberté les dizaines d’Algériens emprisonnés en Tunisie.

Dans le même sillage, 20 migrants originaires de Annaba  ont manifesté dans l’enceinte du centre de détention des migrants en Sicile, réclamant l’intervention des autorités algériennes pour être rapatriés vers le pays.

Un représentant de la diplomatie algérienne s’est déplacé au centre et leur a affirmé que la diplomatie prendra en considération leur revendication.