Les coupures de connexion, le faible débit et les autres problèmes liés au réseau Internet font que le taux de criminalité en Algérie, ne soit pas inquiétant.
C’est en effet à cette conclusion qu’a abouti Djamel Bouzertini, directeur général du Centre de recherche juridique et judiciaire (Crjj).
Bouzertini, n’ira pas tout de même jusqu’à positiver ce déficit en matière de connectivité.
S’exprimant hier en marge d’un séminaire international de lutte contre la cybercriminalité qui se tient à l’hôtel Sheraton, Bouzertini a indiqué qu’il est important d’encourager l’utilisation de l’Internet, tout en faisant attention aux dangers résultant de son utilisation et ce, par l’enseignement des techniques performantes d’enquête. Un organe de lutte contre la cybercriminalité sera incessamment mis en place, dès que le texte réglementaire s’y rapportant sera publié, a t-il indiqué.
Concernant l’objectif principal de ce séminaire, qui réunit une centaine de magistrats ainsi que des officiers de police judiciaire spécialisés dans la cybercriminalité, le responsable du Crji a souligné qu’il vise la réalisation d’une «approche législative et opérationnelle» entre l’Algérie et les États-Unis, le Royaume-Uni et la France dont l’expérience n’est pas à prouver.
«La Police judiciaire et la Gendarmerie nationale possèdent déjà des équipes de Cyber enquêteurs qui ont bénéficié de formation de haute qualité à l’étranger.
De plus, cinquante magistrats ont suivi une formation dans ce domaine en France et en Belgique», a-t-il indiqué.
Il a été recommandé l’élaboration d’un plan global de lutte contre la cybercriminalité. Ce dernier est basé sur trois fondements, en premier lieu la promotion de la formation des experts dans ce domaine. De plus, la responsabilité doit être partagée par les parties techniques, sécuritaires et judiciaires, a-t-il indiqué. Le renforcement de la coopération internationale entre les États de manière continue, doit demeurer l’un des principaux objectifs de ce plan, a-t-il ajouté.
Il a été question également de mettre en exergue le rôle de l’école dans la prévention quant aux menaces provenant de l’Internet. Il convient de véhiculer constamment l’information au milieu des utilisateurs sur les risques de la cybercriminalité à tous les niveaux.
Les intervenants ont plaidé en faveur de l’élaboration d’un dispositif législatif doté de mesures et de règles de fond, tant en droit civil que pénal. Le dispositif existant ne peut être efficace s’il n’est pas accompagné d’une politique de formation des acteurs de la lutte. « Le personnel chargé de la lutte doit être doté aussi de matériel performant» ont préconisé les participants. Ils ont également relevé trois catégories d’infractions liées à la cybercriminalité.
La première est liée à l’atteinte au système informatique. La seconde infraction utilise les TIC en tant que moyen de commettre des actes criminels (escroquerie, usurpation d’identité, menace et blanchiment d’argent), alors que la troisième consiste à utiliser ces technologies en tant que vecteur de contenus informationnels illicites tels que la pornographie infantile, le racisme, apologie du terrorisme, le trafic et l’incitation à la consommation des drogues.