Des experts Français suggèrent la méthode Espagnole pour la prise en charge des déchets en Kabylie

Des experts Français suggèrent la méthode Espagnole pour la prise en charge des déchets en Kabylie
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Des experts Français spécialisés dans le domaine du traitement des déchets préconisent aux responsables en charge du secteur en Kabylie de s’inspirer du modèle d’usine de tri compostage existant en Espagne ( photo du centre dAlmagro en Espagne).

En effet M. Gilles Vandernoot docteur en aménagement du territoire et environnement a présenté aujourd’hui mercredi devant des élus de Tizi Ouzou, réunis à l’initiative de l’assemblée populaire de wilaya pour débattre de cette problématique, son expertise faite à base des données de la région de Kabylie et suggéré la création d’une centrale de tri et de compostage au niveau du chef lieu de la wilaya.

La centrale en question de tri compostage prendra en charge la collecte, le tri, le compostage en plus du recyclage des déchets valorisables. Cette espèce d’usine, qui s’étalera sur une superficie d’une vingtaine d’hectares traitera une moyenne annuelle de 500 000 tonnes de déchets de différentes natures (ménagers, hospitaliers et bâtiment), nécessitera un investissement de 250 millions d’euros. Néanmoins M. Patrick Pierron, lui aussi expert dans le domaine chargé de rapporter cette étude, a préconisé la création d’unités secondaires à la périphérie de cette centrale avec des investissements de moindre importance et qui varient entre 1,9 et 4, 3 millions d’euros pour une capacité de traitement entre 10 000 tonnes et 40 000 tonnes par année.

Ces experts comparent la nature géographique de la Kabylie à celle de la Corse (France) qui dès l’année prochaine entamera l’installation d’une usine sur le modèle Espagnol pour traiter ses déchets selon les normes internationales d’autant plus que M. Gilles Vandernoot est connu pour son opposition au procédé utilisant les incinérateurs aux conséquences néfastes sur l’environnement. Autre exemple de traitement de déchets présenté à l’occasion de cette rencontre, le centre de tri de Marseille appartenant à Djamel Mathamnia qui a précisé dans son exposé que ce genre d’infrastructure ne nécessite pas de gros investissement et fait déjà recette dans le sud de la France tout en soulignant l’importance de l’industrie de la récupération et de la valorisation des déchets.

La direction de l’environnement de la wilaya de Tizi Ouzou a, de son côté, révélé des chiffres liés à la production des déchets dans la région. En effet selon les statistiques fournies par la même source, il ressort que les plus de 1 million d’habitants de Tizi Ouzou produisent annuellement plus de 300 000 tonnes de déchets ménagers dont 25 % sont constitués d’emballage auxquels s’ajoutent d’autres rejets notamment les 43 000 lots de déchets d’appareils éléctronques et électroménagers (un téléviseur, un sèche- cheveux, , un frigo, une cuisinière et un démodulateur constituent un lot), les pneus usagés du fait que 30 % de parc automobile est âgé entre 16 et 20 ans, les 197 100 tonnes par an produits par le secteur du bâtiment, les 255 tonnes/an générés par les 170 stations de lavage et graissage et enfin les 2 190 tonnes par an de déchets liés aux activités des soins dans les structures sanitaires.

La même direction a fait part des potentialités de la récupération des déchets valorisables en citant l’exemple de l’emballage (carton, bouteille PET et autres matériaux) qui peut générer un chiffre d’affaires annuel de plus de 816 millions de dinars. Notons qu’aujourd’hui on comptabilise en Kabylie plus de 1500 décharges sauvages contre moins d’une dizaine de décharges contrôlées mais à ciel ouvert pour faire face à la collecte et au stockage des déchets alors que n’existe aucun investissement en matière de récupération des déchets recyclables hormis une dizaine de particuliers qui le font d’une manière artisanale et informelle.