L’institution dirigée par le colonel El Habiri a profité de son jumelage avec les pompiers européens pour «monter» une formation.
En cas de crise majeure ou catastrophe naturelle, la Protection civile est aux premières loges pour apporter aide et assistance à la population en détresse. Mais ce rôle incontournable ne se cantonne pas seulement dans la mise en place des moyens techniques.
Elle se doit aussi de rassurer, en communiquant avec la population, les médias, leurs propres agents et toutes les autres parties prenantes. Cette communication sensible nécessiter une capacité de réponse rapide et efficace, soucieuse des signaux faibles, de la cohérence des messages et du maintien du lien avec la population. C’est dans ce sens que l’institution dirigée par la colonel El Habiri a décidé de se former en ce qui est appelé la communication de crise. Elle a profité de son jumelage avec les pompiers européens dans le cadre du Programme d’appui à la mise en oeuvre de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne (P3A), pour «monter» une formation dans ce domaine des plus importants.
Cette formation, qui aura lieu dans les semaines à venir, aura comme spécificité d’associer les deux parties concernées, à savoir les chargés de communication et les journalistes. Pour mieux adapter ce programme à la réalité algérienne, le colonel Delacroix, un officier supérieur des sapeurs-pompiers français est depuis une semaine à Alger où il a rencontré les agents de la Protection civile, les cadres, les chargés de «com» et bien sûr les journalistes.
Un atelier débat a d’ailleurs eu lieu, hier, au niveau de l’Ecole nationale de la Protection civile à Dar El Beïda. Il a eu à apprécier la «relation particulière et de confiance qu’ont réussi à mettre en place les responsables de la communication» de cette institution des plus stratégiques. Il faut dire que les hommes en noir sont devenus ces dernières années une référence en matière de communication, qui reste le maillon faible de la majorité de nos institutions. Ce débat et dialogue ouverts de plus de cinq heures, qui s’est fait en totale transparence, en est la meilleure preuve.
Cet échange d’expériences a permis d’élucider les différentes étapes d’une communication de crise, de la gestion d’une cellule de communication de crise, la réaction face aux médias, de la maîtrise d’une conférence de presse et de l’alimentation des réseaux sociaux. Pompiers et journalistes se sont fait un véritable plaisir à prendre la parole pour échanger en toute liberté. Dans une ambiance bon enfant, chacun des deux partis responsables de ce genre de communications, ont donné leurs avis mais surtout apporté des remarques des plus pertinentes afin d’améliorer les manquements qui peuvent être enregistrés.
Très contents par ces échanges, le colonel Delacroix a également tenu à saluer l’initiative «un secouriste par famille» mise en place par le la colonel El Habiri et ses hommes depuis novembre 2010. «C’est un modèle très intéressant qui n’existe pas encore en France», a noté le colonel Delacroix à propos de ce programme qui consiste à former une génération qui saura offrir les premiers secours aux personnes en cas de catastrophe naturelle ou d’accident de la route, soit l’implication de la société civile dans la gestion des catastrophes naturelles.