Alors que les consultations sur une révision » consensuelle » de la Constitution n’aient pas encore commencé, des ex-dirigeants du FIS dissous, invités par Ahmed Ouyahia en qualité de personnalités nationales pour participer à ces discussions, se tracent déjà un avenir politique après une longue absence.
Depuis quelques jours, c’est le retour du débat autour d’un éventuel retour du FIS dissous sous une autre entité politique, en permettant probablement à des ex-dirigeants qui ont bénéficié des mesures de la Réconciliation nationale d’exercer la politique.
Le retour de l’ex-FIS sur la scène politique est évoqué suite à la participation des anciens de ce parti aux consultations autour de la révision de la Constitution, sachant qu’une invitation aurait été adressée par Ahmed Ouyahia, directeur du cabinet de la Présidence à trois ex-dirigeants de ce parti dissous, Madani Mezrag, EL Hachemi Sahnouni et Abdelkader Boukhemkhem. Les trois ont été invités en qualité de personnalités nationales ; et jusqu’à présent, Madani Mezrag et El Hachemi Sahnouni ont annoncé leur participation aux consultations d’Ouyahia.
Les ex-dirigeants du FIS dissous ont toujours réclamé ce qu’ils qualifient de » droit » de participer à la vie politique, en créant des partis, alors que d’autres parlent d’amnistie générale.
Dans ce contexte, l’ex-Chef de l’Armée Islamique du Salut (AIS), Madani Mezrag, annonce la tenue d’une » rencontre qui regroupera les anciens dirigeants du FIS dissous, juste après la révision prochaine de la Constitution pour débattre de la situation actuelle du pays et dégager des solutions à la crise, dans le respect des constantes et des fondements de la Révolution du 1er novembre 1954 tout en abandonnant définitivement le projet islamiste « . Mezrag se dit » prêt à être pendu sur la place des martyrs si cette décision viendrait à régler définitivement la crise algérienne » tout en présentant ses excuses au peuple algérien sur tous les massacres durant les décennies noires.
S’agissant de l’invitation qui lui a été adressée pour participer aux consultations autour de la révision constitutionnelle, Mezrag s’est dit » surpris » des » dénonciations » exprimées par des personnalités politiques nationales. A ce propos, il a affirmé » jouir de tous ses droits civiques et politiques « . Dans un autre entretien publié, dimanche 25 mai sur Echourouk, Mezrag parle d’un » nouveau projet politique sur de nouvelles bases « . Selon lui, ce projet corrigera » les erreurs commises par le FIS auparavant et s’ouvrira sur des idées qui contribueront à la construction d’un État de droit et de justice « .
Depuis l’annonce des réformes politiques, le 15 avril 2011, la question du retour des ex-dirigeants du FIS dissous sur la scène politique a été tranchée. Certains de ses ex-leaders islamistes ne lâchent pas prise et tentent toujours leur chance. Le rejet du retour de ces derniers a été, toutefois, confirmé dans la nouvelle loi sur les partis politiques, à travers le maintien de l’article 4, qui interdit clairement l’exercice politique aux responsables de l’ex-FIS. Dans une précédente déclaration sur le sujet de l’ex-ministre de l’Intérieur, il a été réitéré la détermination des autorités à empêcher le retour en politique des responsables de la tragédie nationale.
Cependant, le Front islamique du salut (FIS) dissous en 1992, ne semble pas convaincu et croit que la conjoncture actuelle lui laisse une chance de revenir sur la scène politique nationale. Il est à noter que la Coordination pour la transition démocratique qui tiendra une conférence nationale le 10 juin prochain, s’est réunie avec des anciens cadres de l’ex-Fis. Il s’agit de Ali Djeddi et Kamel Guemazi.
N. B