des ex-chefs du gouvernement s’expriment, Faut-il s’arrêter au constat?

des ex-chefs du gouvernement s’expriment, Faut-il s’arrêter au constat?

La situation que traverse présentement le pays ne laisse personne indifférent.

La situation que traverse présentement le pays ne laisse personne indifférent. Ce qui, en soi, est très positif. Surtout que parmi ceux qui s’expriment sur la question figurent des personnalités qui ont eu à occuper, dans un passé pas forcément lointain, d’importantes charges gouvernementales. Trois, parce qu’elles sont libres de tout engagement partisan, l’ont fait à titre individuel.



Il s’agit de Mouloud Hamrouche, le deuxième chef du gouvernement, post-octobre 1988, de la seconde mandature de Chadli Bendjedid; de Sid Ahmed Ghozali, son successeur, après les tragiques événements de mai-juin 1991, au poste; et Mokdad Sifi qui, lui, a exercé sa.charge du temps du président Liamine Zeroual.

Quant à la quatrième personnalité, Ali Benflis, pour ne pas le nommer, c’est en sa qualité de président du tout nouveau venu sur la scène politique nationale, Talai El Houriyat (l’Avant-garde des libertés), à savoir, qui l’a fait. Sauf que, à l’exception notable de ce dernier – et encore -, les trois autres, dans leurs déclarations respectives, n’ont pas dépassé le stade du constat. S’en tenant à un exercice qui semble fort répandu, en ce moment, parmi les Algériens, de toutes conditions sociales et de différentes chapelles politiques, ils se sont surtout échinés à critiquer le pouvoir; son absence de clairvoyance face à la gravité de la situation, surtout.

Un exercice qu’il leur évite, faut-il le dire, d’aller à ce que souhaitent tous les citoyens qu’inquiète le discours pessimiste ambiant: un véritable éclairage sur la réalité de la situation que traverse le pays et une proposition des meilleures, dans le sens où ils éviteraient à celui-ci tout dérapage qui mettrait en péril sa stabilité et sa cohésion nationale, voies pour dépasser la passe difficile qu’il traverse, à savoir.

Une attitude d’autant plus incompréhensible pour ces mêmes citoyens que les ex-chefs de gouvernement concernés, de par leurs anciennes charges, qu’ils doivent en grande partie, pour ne pas dire, exclusivement, à leur appartenance au système qu’ils décrient aujourd’hui, sont censés, au moins, être à même d’apporter cet éclairage tant souhaité.

De là, les interrogations qui ont cours dans la société sur les raisons réelles qui poussent ces trois personnalités à s’arrêter au constat-critique de la situation prévalant actuellement dans le pays.

Nombre d’observateurs ne sont pas loin de penser qu’en enfourchant fermement le cheval de la critique à outrance du pouvoir – ce qui en soi est tout à fait légitime – ils ont pour objectif de se refaire une virginité politique; certains, dans l’espoir d’être, un jour, rappelé aux affaires; d’autres, dans le seul objectif de ternir auprès de l’opinion publique l’image des gouvernants actuels et, a contrario, de valoriser leur passage au gouvernement.

C’est à ce jeu que semble s’adonner le quatrième ex-chef du gouvernement concerné et, néanmoins, président de Talai El Houriyat. Sauf que lui a le mérite de l’inscrire dans la perspective qu’il s’est tracé en créant son parti: la conquête, par la voie des urnes, de la plus haute institution de l’édifice politique du pays; la présidence de la République, à savoir.

Ce qui, là aussi, est des plus légitimes: tout Algérien sainement constitué et possédant les compétences requises est, en effet, en droit de postuler à cette haute et importante charge. Quelles que soient les motivations des uns et des autres en adoptant les positions qui sont les leurs aujourd’hui, nombre de citoyens et d’aucuns dans la classe politique nationale sont convaincus que ces personnalités engrangeraient d’immenses gains politiques si elles venaient à sortir de leur attitude foncièrement critique pour s’engager dans une démarche résolument constructive de propositions concrètes de sortie de crise.

Une démarche qui pourrait utiliser comme cadre pour sa concrétisation, l’une des différentes initiatives, visant à cela, annoncées aussi bien par le pouvoir que par l’opposition.