Désormais, toutes les publications du Saint Coran passeront sous la loupe d’un organisme qui sera créé prochainement.
Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, a annoncé la création de cet organisme lors de son passage au forum du journal El Moudjahid.
Sa mission consiste essentiellement à contrôler le livre sacré de l’Islam et à donner l’agrément pour son édition et son impression.
Cette structure sera dirigée par un Algérien résidant actuellement en Arabie Saoudite, a fait savoir M.Ghlamallah.
Au sujet du phénomène de l’évangélisation, le ministre des Affaires religieuses a affirmé que «les évangélistes ne sont pas des chrétiens. Ce sont des sectes qui veulent semer la pagaille dans notre société. Ils sont classés dans la case des terroristes car ils visent à semer la discorde et déstabiliser notre pays», a lancé le ministre.
Ghlamallah a expliqué que personne n’a l’intention d’ôter aux Algériens le droit d’exprimer librement leur opinion.
«Nous voulons qu’ils soient libres mais ils doivent vivre leur liberté consciemment», a-t-il précisé.
Le ministre s’était auparavant exprimé sur les campagnes d’évangélisation en Algérie, indiquant qu’«elles ne sont pas menées sous une couverture religieuse, mais visent plutôt à aliéner l’identité nationale, une chose à laquelle le terrorisme n’a pu aboutir durant toute une décennie».
D’autre part, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs a de nouveau affirmé que le Hadj 2009 ne sera pas annulé en dépit de la grippe porcine.
«Nous ne prenons pas seuls la décision mais en concertation avec l’organisation du Congrès islamique», a-t-il indiqué.
Mieux encore, il estime que «le Hadj pour cette saison sera une réussite. Une équipe médicale et des mourchidines accompagneront nos pèlerins pour s’assurer de leur état.
Cela est valable aussi pour la Omra». Pour M.Ghlamallah, «nous ne devons pas fermer la porte aux 36.000 hadjis mais nous devons être responsables face à une telle situation qui ne touche pas uniquement notre pays». Toutefois, la vigilance est de mise, dira-t-il tout de même.
En outre, le premier responsable du secteur ne voit pas d’inconvénient quant à l’agrément d’une association religieuse juive en Algérie.
Il soutient que cette dernière existait avant même l’indépendance de l’Algérie et a continué à activer après.
La loi algérienne ne l’interdit pas à condition que cela se fasse dans le respect des conditions fixées par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, précise le ministre.
Au sujet du mufti de la République, l’invité du forum d’El Moudjahid a souligné que cette question ne relève pas de ses prérogatives.
«Seul le président de la République est habilité à prendre la décision de la création d’une institution de l’Iftaâ en Algérie. Donc, je ne me permets pas de m’exprimer sur ce sujet», a-t-il avancé.
Lors de ses différentes sorties médiatiques, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs avait annoncé l’année dernière la désignation du mufti de la République pour le mois sacré du Ramadhan 2008 et d’attester: «Le Président est prêt à donner son accord pour ce projet».
Enfin, interrogé sur les biens wakfs récupérés, M.Ghlamallah n’a pas avancé un chiffre global mais s’est contenté de donner des statistiques de ceux récupérés dernièrement dans certaines wilayas dont 1685 hectares de terres agricoles à El Eulma, Mascara, Tiaret et Cosntantine.
Il a ajouté que les recettes des wakfs dépassent aujourd’hui les 100 millions de dinars.