Un mouvement de protestation où des comportements jugés «indécents» mènent aisément à des affrontements et des violences inouïs, comme en témoignent les derniers évènements. Le dernier en date est survenu à Oran, exactement à la cité Belgaïd qui héberge quelque 8 000 étudiants venus des diverses régions du pays.
Le tout a commencé quand une partie des étudiants a décidé de faire grève pour protester contre les conditions de vie dans leur cité. Ils décident, en parallèle, de fermer l’accès de la cité C3 où, disent-ils, sont hébergés des «privilégiés» : étudiants des écoles préparatoires aux écoles techniques et scientifiques.
La route fermée, les affrontements ont commencé, pas uniquement entre étudiants, mais aussi contre les habitants de Sidi El Bachir. Les violences ont alors pris des proportions alarmantes. En effet, des voitures ont été incendiées, le jet de projectiles a duré un assez long moment, et des blessés ont été enregistrés dans l’un et l’autre camps.
L’autre événement du même genre a été enregistré récemment à Béjaïa : des affrontements entre les résidants de la cité universitaire – improvisée – Sidi Ali Lebhar, qui était à l’origine des logements sociaux, et les habitants du quartier du même nom, ont éclaté. Ils ont pour origine, à en croire les habitants, les comportements indécents des «nouveaux venus».
Les «outragés» ont pris d’assaut la cité et sont allés jusqu’à agresser physiquement les résidants. Un étudiant avait alors témoigné : «durant trois jours, la résidence s’est transformée en un véritable champ de bataille. Munis de bâtons, de bouteilles vides et de toutes sortes de projectiles, les habitants ont franchi le mur de l’enceinte et se sont attaqués aux étudiants».
Il a fallu, rappelons-le, l’intervention des forces de l’ordre, qui ont usé même de bombes lacrymogènes, pour mettre fin aux violences. i les esprits sont relativement apaisés, il reste que l’idée de l’insécurité s’est installée chez les étudiants qui ne savent plus à quel saint se vouer.
Ils sont contraints, pour éviter de nouvelles provocations, de gagner le plus tôt possible leurs chambres. Ainsi, ils se font de nouveaux ennemis après les «voyous» des cités et campus universitaires.
Suite aux violences, citées plus haut, éclatées à la cité Belgaïd (Oran), des étudiants avaient déclaré : «Nous sommes la proie des voyous qui nous attaquent à l’intérieur même de la résidence universitaire. Parfois, nous sommes apostrophés à l’extérieur de l’enceinte universitaire par des bandes de jeunes voyous qui nous menacent avec leurs armes blanches», clament-ils.
Les mêmes «voyous» sont accusés par les étudiants d’être les signataires de ces comportements, source de l’ire des habitants alentours. Des associations estudiantines ont d’ailleurs de tout temps réclamé le «nettoyage » de leur enceinte de ces indus qui font autant de mal que de peur.
H. F.