Des étudiants crient leur ras-le-bol dans plusieurs wilayas Panique et colère dans les cités universitaires

Des étudiants crient leur ras-le-bol dans plusieurs wilayas Panique et colère dans les cités universitaires

Les incidents au sein des cités universitaires se multiplient en Algérie, un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur depuis le début de l’année. Incendie, explosion de gaz, court-circuit, vol, agression, etc. A quoi devons-nous ces incidents à répétition ? Manque de précaution, laisser-aller, désuétude des équipements, ou peut-être toutes ces causes réunies ?

La cité universitaire M’Douha de Tizi-Ouzou a vécu un énième accident dû à l’usage de bonbonne de gaz. Cet accident est survenu moins d’une semaine après l’incident de Hasnaoua II, la cité a été témoin d’un incendie déclenché dans une des chambres des filles, créant panique et désillusion totale ainsi que plusieurs blessées. Peu de temps avant l’accident de Hasnaoua II, la cité Bastos a été le théâtre d’une explosion de gaz de butane, blessant 16 étudiantes.

A chaque accident, des enquêtes s’ouvrent pour déterminer les causes exactes qui ont généré ces incidents qui sèment la panique parmi les résidents. A chaque fois, les éléments de la Sûreté nationale ne parviennent pas à élucider les  causes réelles de ces incidents récurrents.

Cerise sur le gâteau, les autorités compétentes, notamment le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, argue que «l’université algérienne est aux standards internationaux». Par quoi peut-on expliquer le drame de Tlemcen (résidence universitaire Bakhti-Abdelmadjid) qui a provoqué le décès de huit étudiants et un bilan d’une quarantaine de blessés ?

Hier, les étudiantes de la cité universitaire de Constantine, se sont rendu chez le directeur de la résidence et ont revendiqué le changement de la politique adoptée dans la gestion de leur cité qui, toutefois, est dans un état déplorable. Des fuites de gaz par-ci, des fuites d’eau par-là, l’état des lieux est alarmant et puéril pour les résidentes.

Les incidents précités peuvent être qualifiés d’accidentels, qu’en est-il du manque de : transport, service d’hygiène, staff de santé ? Ajoutées à cela, la malnutrition et la condensation d’une profusion de filles dans une même chambre.

Les étudiantes de l’université de Biskra (Mohamed-Khidar), quant à elles, dénoncent le manque de sécurité dans les enceintes universitaires et le harcèlement sexuel auquel elles sont assujetties. Elles affirment l’irruption d’hommes étrangers dans la cité où elles résident et sont sans cesse victimes de vol (téléphones, ordinateurs portables…) et d’agression à l’arme blanche.

Pour leur part, les étudiantes de la résidence universitaire de Ben Aknoun ont manifesté avant-hier, leur ras-le-bol de la situation précaire et défectueuse qu’elles vivent dans l’enceinte des résidences universitaires.

L’insécurité et l’état exécrable des cités universitaires algériennes ont suscité la colère de nombreuses étudiantes sur le territoire national. Le bilan des dommages causés par les défaillances de gestion des résidences universitaires est lourd et n’est pas prêt de s’arrêter.

Kahina Sameur