Investir des centaines de millions de dinars pour la réalisation d’es paces verts et pour la création de jardins pour enfants équipés de jeux, pour les laisser ensuite à l’abandon, fait partie des pratiques de mauvaise gestion d’une ville et ne peut être qualifié que de gaspillage de deniers publics, condamnable à plus d’un titre, sous d’autres cieux où on ne badine pas avec l’argent du contribuable.
A titre d’exemple, nous ne citerons que deux quartiers situés l’un non loin de l’autre soit au niveau de hai Es Seddikia, plus exactement à proximité du rond-point du lieu dit « Batimat Talianne » et à la cité Point du Jour.
À hai Es Seddikia, à proximité du rond-point, un grand espace vert équipé de jeux pour enfants a été réalisé, il n’y a pas longtemps à coups de millions de dinars. Seulement cet espace se trouve dans un état lamentable. La barrière métallique longue de plusieurs mètres qui devait être scellée au mur de clôture est abandonnée (voir photo), rongée par la rouille sur la chaussée depuis plusieurs mois.
Des toboggans troués et présentant un danger réel pour les enfants et d’autres jeux défectueux constituent le décor de cet espace qui est également utilisé pour sécher du pain récupéré à vendre aux éleveurs de bétails.
Et à cette atmosphère d’abandon s’ajoutent également les immondices, cannettes et autres bouteilles de bière jonchant le sol et ainsi que des lampadaires défectueux. « Ce n’est plus un espace vert, mais un lieu de beuverie où se rencontrent les délinquants de tout acabit. C’est un crime de réaliser un tel équipement pour le laisser dans cet état de délabrement.
C’est de l’argent jeté par les fenêtres. Pourtant, il se trouve en face du rond-point à proximité de la route que le wali emprunte chaque jour pour se rendre à la résidence El Bahia », explique un homme. En face de cet endroit, au niveau de la cité des journalistes, un autre terrain de jeux pour enfants, manque-lui aussi d’entretien.
Un toboggan dont la plateforme est d’une hauteur de deux mètres est démuni de garde-fou qui protégerait les enfants en cas de bousculade où une chute pourrait être fatale. À l’intérieur de la cité Point du Jour c’est un autre espace qui au début était vert et qui ne l’est plus maintenant. Son muret de clôture construit avec de la pierre décorative a perdu une bonne partie des grilles métalliques qui faisait office de barrière surélevée.
Des bancs qui se trouvaient à l’intérieur il n’y a pas si longtemps, il n’en reste que des bouts de ferrailles plantés au sol. Le centre de cet espace ressemble beaucoup plus à un rond-point qu’a autre chose.
« C’est du n’importe quoi un véritable gâchis », indique un riverain. Pourtant ajoute-t-il, ce ne sont pas les chômeurs qui manquent, pourquoi ne pas recruter des équipes d’entretien parmi les jeunes du quartier », se demande cette personne écœurée par cette révoltante situation qui prouve à juste titre que la ville est très mal gérée.
Le wali a affirmé à plusieurs reprises qu’il compte faire d’Oran une mégapole où il ferait bon vivre. Mais quand on dépense un argent public pour doter les cités d’équipements, qu’on laisse par la suite à l’abandon, on se retrouve en plein dans la mauvaise gestion.
Nos élus qui crient sur tous les toits leur amour à Oran donnent ainsi des preuves que la ville est le dernier de leurs soucis. Laisser un jardin public sans entretien, installer une barrière de clôture sommairement, mettre à la disposition des enfants des jeux et autres toboggans dangereux sans surveillance est une forme de dilapidation de deniers publics. Et si certains ne partagent pas cette opinion qu’ils nos expliquent alors pourquoi tout ce gâchis.
A. Bekhaïtia