Des enfants de dix ans sillonnant la voie publique avec des chiens dangereux

Des enfants de dix ans sillonnant la voie publique  avec des chiens dangereux

Il s’agit de chiens dangereux tels les dobermans, bergers allemands, pitbulls, qui, de surcroît, ne portent même pas de muselière.

Des enfants âgés entre 10 ans et 14 ans «patrouillent» dans les rues d’Alger avec leurs «fidèles» compagnons. Il s’agit de chiens dangereux tels les dobermans, bergers allemands, pitbulls, qui, de surcroît ne portent pas de muselière.

Un phénomène de société qui prend aujourd’hui des proportions alarmantes, sous le regard indifférent des policiers qui, à la grande surprise des citoyens, n’ont pas interpellé ces enfants pour saisir leurs chiens. Les citoyens mettent en cause également le laisser-aller des maires face à cette situation très inquiétante.

Il faut rappeler que le maire est chargé de la sécurité, de la tranquillité et de l’hygiène publique de sa commune ; il lui appartient donc de prendre des dispositions fermes afin de prévenir les accidents que peuvent occasionner ces chiens dangereux et d’assurer la sécurité des personnes.

Malheureusement, on assiste aujourd’hui à un véritable laxisme de la part de ces responsables locaux, bien que la loi interdise la circulation des chiens non muselés sur la voie publique et dans tout lieu ouvert au public.

Avant-hier, au jardin public Sofia à Alger-Centre, une dizaine d’enfants accompagnés de leurs chiens, deux dobermans, trois bergers allemands et un caniche, jouaient avec eux sans être inquiétés par les policiers qui se trouvaient sur les lieux.

Malgré les dangers que peuvent causer ces chiens s’ils échappent au contrôle de leurs «maîtres», les deux policiers en service pour assurer l’ordre aux alentours se sont contentés de poser quelques questions à ces enfants. Faisant partie de la brigade judiciaire de la sûreté de daïra d’Alger-Centre, ils se sont intéressés aux origines de ces chiens.

Cette attitude nuit au corps de la police, car ils auraient pu poser des questions sur l’acquisition de ces chiens et agir de manière ferme en saisissant ces bêtes dangereuses. Ces deux policiers étaient en droit de récupérer ces chiens dangereux des mains de ces enfants qui ne semblent pas mesurer les dangers qui peuvent en découler.

Les citoyens qui se trouvaient au jardin Sofia en vue de passer un après-midi tranquille en famille ou entre amis ne comprenaient pas l’attitude des deux policiers. Certains ont préféré quitter le lieu de peur d’être attaqués par les chiens, d’autant que les enfants ne parvenaient pas à les maîtriser.

Ces chiens sont importés de Hollande, d’Angleterre et de France

Comment un enfant âgé d’à peine 10 ans peut posséder un gros chien de race allemande, un doberman hollandais ou anglais ? D’où sont-ils importés ? Auprès de qui ces enfants ont-ils acheté ces chiens ? Combien ont-ils payé pour les acquérir ? S’agit-il de millions de centimes? Et si c’était le cas, comment des enfants de 10, 12 et 14 ans peuvent-ils être en possession d’une telle somme ? Peut-on parler, face à cette montée spectaculaire du nombre de chiens à Alger, de filières secrètes qui font entrer illégalement sur le territoire algérien des chiens de différentes races ? Des questions inquiétantes qui nécessitent aujourd’hui des éclaircissements.

Seules des enquêtes judicieuses de la police et de la Gendarmerie nationale peuvent élucider cette énigme. Aujourd’hui, ce sont des centaines d’enfants qui «patrouillent» dans les rues d’Alger avec des chiens très dangereux, comme s’il s’agissait du mouton de l’Aïd.

A la Place Audin, Place des Martyrs, Hydra, El-Biar, Bab El Oued, El-Hamma et bien d’autres communes de la capitale, c’est le même constat. Des enfants sillonnent la voie publique avec des chiens dangereux sans être inquiétés. Ces chiens sont importés des pays européens, notamment la France, les Pays-Bas et l’Angleterre ; mais d’autres pays sont cités également par la police, la Tunisie à titre d’exemple.

Généralement, il s’agit de particuliers qui introduisent ces chiens en Algérie, mais rien n’indique jusqu’à présent qu’il s’agit de filières secrètes bien organisées qui sont derrière la montée spectaculaire du nombre de chiens dans le pays, indique une source de la DGSN. Mais les spécialistes parlent d’une certaine activité de l’extérieur qui est derrière cette affaire.

Un commerce de taille qui peut procurer plusieurs centaines de millions d’euros à certaines filières ; il faut signaler que pour acquérir aujourd’hui un berger allemand ou un doberman bien dressé il faut payer au minimum la somme de 10 millions de centimes.

Sofiane Abi