L’hydre de la drogue ne cesse d’étendre ses tentacules pour piéger de plus en plus de jeunes en Algérie. La tentation et le plaisir restent derrière un nombre important de cas de consommation de la drogue sous ses différentes formes. Au centre-ville d’Oran, non loin du petit jardin de la rue Larbi Ben Mhidi à Miramar, des enfants âgés entre 8 et 12 ans s’adonnent à cette pratique, au vu et au su de tous. Des sachets contenant de la colle en main, ces enfants se mettent à inhaler en groupe et ne s’en cachent pas. Ils inhalent des solvants et de la colle.
L’an passé les services du SAMU social on pris en charge une dizaine d’enfants en danger moral suite à la consommation de la colle. A Oran comme dans les autres wilayas du pays notamment dans la région ouest, le nombre de toxicomanes se multiplie d’année en année alors que les centres de prévention et de désintoxication existants sont incapables de les prendre en charge. La substance la plus utilisée chez les jeunes est le cannabis avec un taux de consommation de 71%, puis vient la colle qu’ils inhalent avec un taux de 10%.
Aussi, 6% de cette catégorie consomment des psychotropes alors que 6% des solvants différents tels que les colles à séchage rapide, les carburants comme la gazoline, les diluants de peinture ou les dissolvants à vernis à ongles, les liquides servant au nettoyage, l’essence à briquet, les hydrocarbures en aérosol comme les fixatifs à cheveux, les désodorisants et les insecticides, mais aussi la peinture ainsi que certains médicaments ou aérosols utilisés comme anesthésiques. Le modeste coût de ces produits les rend particulièrement attrayants pour plusieurs adolescents. Une enquête sur la toxicomanie effectuée dans 10 wilayas a révélé que 37,7% des étudiants ont pris déjà de la drogue. Conscients de la vulnérabilité de ces jeunes, les dealers jettent, parfois, leur dévolu sur les environs des lycées et collèges pour écouler leur marchandise.
En général, certains jeunes de milieu social aisé découvrent la drogue par curiosité et imitation. C’est pour eux un moyen de distraction qu’ils peuvent se procurer facilement. Des stratagèmes très élaborés sont utilisés pour attirer, peu à peu, les jeunes proies dans l’univers de la drogue. Nombreux sont ceux qui se tournent vers le vol et les agressions pour s’en procurer. D’autres jeunes, devenus dépendants, ont été facilement «récupérés» par la rue. Ils deviennent eux-mêmes dealers par la force des choses et «fournissent» d’autres innocents. La toxicomanie n’est pas le propre des jeunes en difficulté ni des cités populeuses et populaires. La poudre blanche s’écoule plus facilement dans des quartiers dits huppés.