Rien ne va plus dans la commune de Tadmaït (20 km à l’ouest de Tizi Ouzou), entre les jeunes en colère depuis vendredi après-midi et les forces de l’ordre. Les émeutes ayant éclaté à l’issue du match de football, qui a opposé la JS Tadmaït à l’US Béni Douala, pour le compte de la 24e journée du championnat de wilaya, division honneur, n’ont finalement été qu’un début d’une série d’affrontements et de scènes de violences qui risquent de durer, comme ce fut le cas en janvier dernier.
Très en colère après ce énième faux pas à domicile, les supporters s’en sont pris aux forces de l’ordre, précise notre source, ajoutant que des renforts ont été acheminés en début de soirée. Selon des sources locales, un policier a été grièvement blessé, samedi dans la soirée, dans les affrontements.
Les émeutes enregistrées avant-hier soir demeurent sans aucune explication, indiquent nos sources, si ce n’est les jeunes qui ne décolèrent pas toujours, après la longue soirée vécue vendredi lorsque les affrontements ont duré jusqu’à 2 h du matin.
Le policier blessé, suite à un échange de coups avec un jeune émeutier, est actuellement au niveau du CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou. Par ailleurs, et en plus d’autres blessés dont le nombre n’a pas été confirmé, enregistrés parmi les jeunes de la ville de Tadmaït et les forces antiémeutes déployées en force, deux arrestations ont été opérées.
Deux personnes âgées de 30 et 35 ans ont fait l’objet d’arrestation. Ce qui a aggravé la situation. Plusieurs dizaines d’habitants de Tadmaït ont procédé, hier matin, à la fermeture de la RN 12 reliant Tizi Ouzou à la capitale. Vers 9h30, indique une source, les manifestants ont pris d’assaut la route au niveau du carrefour d’accès à la ville, avant de bloquer la circulation automobile dans les deux sens à l’aide de blocs et des d’objets hétéroclites.
«La libération des deux jeunes interpellés la veille était la seule revendication des manifestants», nous a précisé Kamel Hamaïdi, président de l’APC de Tadmaït, joint par nos soins. Le même responsable a indiqué qu’il a reçu les sages de la ville et les parents des deux interpellés.
Suite à quoi, le commissaire de police a été approché pour tenter de libérer les deux personnes. Mais ce fut peine perdue, les concernés devaient être entendus par le procureur de la République près la cour de Tizi Ouzou avant leur «probable libération» par la suite.
Les manifestants ont renoncé à leur action et ouvert la RN12 vers midi. L’un des individus interpellés serait, selon nos sources, celui qui s’est accroché avec le policier avant de lui causer des blessures graves.
A. M