Huit élus sur les quinze que compte l’Assemblée populaire communale de Bir El Djir, ont signé une motion de retrait de confiance au maire, qu’ils ont adressée au wali et dont nous détenons une copie.
Par ce retrait, il lui est reproché la marginalisation de la majorité des élus, le non-respect de la voie hiérarchique et des procédures administratives, l’abus de pouvoir, le non-respect des prérogatives, le manque de respect à autrui et le grand retard que la commune accuse, en matière de réalisation de projets de développement, malgré les ressources et les potentialités dont elle dispose. Et pour ces raisons, est-il écrit, «nous nous démarquons de la situation de blocage générée par la gestion de cet élu».
Pour connaître l’avis du maire, nous nous sommes rapprochés de lui, hier matin. M. Mouket Bachir, le P/APC rejette en bloc les accusations portées contre lui. Avec documents à l’appui, «je ne marginalise aucun élu et je ne prends aucune décision tout seul. Nous avons pour mission de faire un travail collectif pour servir la commune et les citoyens. Ce sont plutôt les signataires de la motion qui ont des choses à se reprocher», a-t-il précisé, ajoutant : «Lorsque j’ai été installé en 2009, j’ai confié des postes clés même aux élus.
D’autre part, certains ont été défaillants et, dans l’intérêt de la commune, j’ai dû prendre mes responsabilités pour les écarter de ces postes avec l’accord de tous les élus et lors des délibérations.

C’est de là que le problème est né», nous a-t-il révèle. Selon le président de l’APC, un élu ayant une entreprise, ne vient jamais à son bureau. Il était tout le temps au niveau de ses chantiers, utilisant en plus de ça, le véhicule de service de l’APC à des fins personnelles. Après plusieurs mises en garde verbales, il a été écarté de son poste avec l’accord de tous les élus.
Un autre élu perturbait souvent les réunions et insistait en pleine séance de travail, pour que les autres membres ne donnent pas leur accord, lors des délibérations sur les projets de développement de la commune. Une fois, la réunion a été suspendue à cause de lui. Il se prenait même pour le maire, allant jusqu’à faire des correspondances aux administrations sans que les autres élus et encore moins le maire, ne soient au courant du courrier en question.
Il a donc subi le même sort que le premier cité et dans les mêmes conditions, c’est-à-dire avec le consentement de tous les élus. Plusieurs signataires de la motion ne prennent pas la peine d’assister aux réunions, et au cas où ils assistent, c’est pour s’opposer aux propositions des projets de développement de la commune.
Que dire d’un délégué auquel s’adressent des citoyens pour réclamer certaines anomalies dans leur quartier, pour s’entendre dire : «Ce n’est pas mon affaire», et que dire d’un autre délégué qui ne rentre que très rarement dans son bureau ?» Il ajoutera : «Non, je ne marginalise personne. C’est eux qui ne veulent pas collaborer. Certains sont allés jusqu’à répandre des rumeurs laissant entendre que la distribution du couffin de Ramadhan n’aura pas lieu.
Dans quel but ? N’est-ce pas pour déstabiliser la commune ?», s’interrogera le président de l’APC, précisant au passage, que certains élus n’ayant pas signé la motion de retrait de confiance, reçoivent des lettres manuscrites dans lesquelles est proposée une nouvelle formation de l’exécutif, ayant à sa tête un élu qui a été condamné à la prison avec sursis pour une affaire d’émission de chèque sans provision. N’est-ce pas une aberration, tout cela ?»
S’agissant du retard dans les réalisations de certains projets que les signataires de la motion dénoncent, le maire dira avec documents à l’appui : «Depuis l’exercice 2008 au 1er semestre 2011, tous secteurs confondus, 234 projets ont vu le jour pour un crédit engagé de l’ordre de 1.800.159.475,74 DA. 178 projets ont été achevés, 38 sont en cours de réalisation, 16 sont en cours de traitement et 1 projet est litigieux.
En tant que maire, je suis ici pour travailler. Il existe des élus de bonne volonté qui m’assistent dans ma tâche. Nous n’avons pas besoin de faire de la publicité. Il existe une tutelle, seule apte à juger les résultats de nos efforts».
A. Bekhaitia