Les réformes du système éducatif restent en deçà des attentes des enseignants, des parents d’élèves et des élèves, qui demeurent les premières victimes.
Ceux-ci souffrent au quotidien du manque flagrant des moyens adéquats pour une meilleure scolarisation, à savoir les équipements de chauffage, les moyens pédagogiques, le transport scolaire…
A Skikda, à titre d’exemple, des collégiens sont contraints de risquer la vie pour pouvoir rejoindre les bancs de l’école. Pour y arriver, ils doivent traverser un oued pour atteindre l’autre rive où est érigé leur collège, dont la construction date de 1993. Mesurant les risques que courent leurs progénitures, des parents d’élèves ont saisi à maintes reprises les autorités locales pour régler ce problème qui n’a que trop duré. Ils ne réclament que la construction d’une passerelle permettant aux écoliers d’aller à l’école sans danger. Hélas! Les responsables locaux ne prennent pas malheureusement la situation en considération, en se demandant s’ils attendent que l’irréparable se produise ou la perte d’une vie pour agir, d’autant plus que l’oued en question risque d’emporter les 700 élèves que compte le collège. A l’aller comme au retour, ces élèves doivent enlever leurs chaussures, pour traverser la rivière.
En hiver, les élèves prennent forcément congé à Béjaïa, Tizi Ouzou, Sétif, Khenchla, Saïda, notamment lorsqu’il neige, sachant que le cumul de neige frôle entre 50 à 90 cm. C’est dire que la scolarisation est fortement dépendante des conditions météorologiques. Dans les villages reculés, les élèves parcourent des dizaines de kilomètres pour rejoindre les bancs de l’école. Faute de moyens de transport dans les douars enclavés, des élèves recourent fréquemment, en l’occurrence en hiver, à des bêtes de somme pour aller à l’école.