Des élections portent de nouvelles figures au pouvoir,Nos ministres seront-ils à la hauteur de leurs homologues étrangers?

Des élections portent de nouvelles figures au pouvoir,Nos ministres seront-ils à la hauteur de leurs homologues étrangers?
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Les titulaires des portefeuilles des Affaires étrangères, des Finances, de l’Intérieur, de l’Energie, de l’Agriculture et du Commerce seront mis à rude épreuve en négociant avec leurs homologues.

Un peu partout dans le monde, de nouveaux gouvernements sont constitués alors que d’autres le seront au cours de cette année. Nos ministres et nos diplomates seront alors confrontés à des négociations avec de nouvelles têtes. Seront-ils à la hauteur de la tâche? Les compétences professionnelles de nos gouvernants seront-elles à la hauteur des normes pratiquées dans le reste du monde?

L’un des pays avec lesquels l’Algérie entretient des relations historiques n’est autre que le voisin du Nord. En France, un nouveau gouvernement socialiste vient d’entrer en fonction et les premières impressions à Alger sont plutôt bonnes. Mais cette lune de miel va-t-elle durer ou bien la realpolitik sera-t-elle accompagnée des sempiternels différends? Ce que les Algériens et tous les Africains attendent, c’est davantage de concertation entre l’Afrique et la France et une évaluation plus exacte des situations qui prévalent dans chacun des pays africains. Cela éviterait quelques malentendus dans les rapports entre pays souverains. C’est le président guinéen Alpha Condé, qui plaide en faveur de cette transparence.

Ce qui aiderait les Africains dans cette quête est la disparition de réseaux africains sous l’ère de Hollande, rompant ainsi avec la tradition gaulliste. Quels sont les autres atouts de Hollande sur lesquels l’Algérie peut compter entretenir de bons rapports avec lui? On dit qu’il connaît mal l’Afrique, mais en tant que membre de l’Internationale socialiste, il a eu à fréquenter beaucoup de partis africains. Le président serait même sur le point de préparer un périple dans ce continent. Si les jalons sont déjà posés avec ce pays, qu’en est-il des rapports avec les autres gouvernements constitués attendus?

LG Algérie

Si la Russie a déjà formé son gouvernement, des élections sont annoncées dans des pays occidentaux comme aux Etats-Unis, en Europe comme en Grèce ou dans le Monde arabe comme en Egypte. Quels gouvernants les électeurs porteront-ils au pouvoir et quelle attitude adopteront-ils vis-à-vis de l’Algérie? Dans le sillage de tous ces bouleversements, la nouvelle équipe gouvernementale, qui sera installée dans quelques jours en Algérie, aura fort à faire pour défendre ses points de vue.

Les titulaires des portefeuilles des Affaires étrangères et des Finances seront mis à rude épreuve lorsqu’il s’agira de négocier avec leurs homologues. C’est la même posture dans laquelle se trouveront les ministres de l’Intérieur, de l’Energie, de l’Agriculture et du Commerce. Tous ces domaines sont imbriqués dans la gestion des relations diplomatiques, sécuritaires et économiques avec les tiers.

Et ce ne sont pas les foyers de crise qui manquent. A commencer par les défis qui se posent aux frontières. La question du Sahara occidental vient de revenir au- devant de la scène. Le terrorisme, la prise d’otages et l’émigration sont des dossiers encore brûlants… Au Sahel comme en Syrie, c’est l’embrasement général. Et les départements en charge de la sécurité et des relations extérieures ne peuvent pas rester de marbre devant les événements qui se succèdent au risque d’ouvrir la voie aux puissances étrangères. Le G8 vient d’ailleurs de se pencher sur la situation en Afrique du Nord et au Sahel. En matière de défis, on peut aussi citer la crise financière et ses effets sur les investissements étrangers, la crise alimentaire avec des prix qui jouent au yo-yo et qui mettent sous stress permanent les gouvernants, comme en témoignent les émeutes de l’année dernière ou encore la crise énergétique avec les conséquences sur les réserves de change et la capacité à importer les biens et les services.

Un affaiblissement des capacités économiques du pays entraînera une réduction de son poids dans la région. Les coups d’Etat reviennent à la mode en Afrique avec toutes les menaces que cela fait peser sur nos frontières. En Afrique, on redoute particulièrement la contagion.

Ailleurs dans le monde, l’Algérie sera appelée à se prononcer sur la nature de ses relations avec ses voisins. On scrutera le comportement de nos nouveaux ministres dès ce mois. Une rencontre importante est annoncée avec un partenaire traditionnel de l’Algérie. En effet, le 5e Forum arabo-chinois se tiendra du 29 au 31 mai courant en Tunisie. Plus loin, c’est le troisième Sommet Amérique du Sud-pays arabes qui se tiendra à Lima, les 1 et 2 octobre. Une rencontre avec les Japonais est aussi dans l’agenda de nos ministres. Ce seront des occasions pour tenter d’approfondir la coopération stratégique avec ces blocs. A condition de transformer l’essai. On sait qu’au plan politique, les pays arabes oeuvrent pour l’élaboration d’une vision commune avec la Chine au sujet des divers dossiers régionaux et internationaux.

Les ministres auront aussi à gérer les répercussions des événements du Printemps arabe. Les regards seront tournés vers l’action de l’Algérie d’autant plus que le partenariat avec les divers blocs, même géographiquement éloignés, ne manque pas d’intérêt, ne serait-ce que pour des enjeux énergétiques et commerciaux.