On croyait que ce spectacle faisait partie du passé
Cet incident témoigne de la difficulté qu’ont les autorités de venir à bout des marchés informels auxquels ils ont déclaré la guerre depuis l’avènement du gouvernement Sellal. Chassés, ils reviennent au galop…
Alors que le gouvernement s’était donné comme objectif de les éradiquer, les marchands informels continuent de défier la République. Particulièrement en ce mois de Ramadhan où ils tentent de revenir en force. Dernier exemple en date, mardi soir au niveau d’El Mohammadia (El Harrach, banlieue Est d’Alger). Des échauffourées ont éclaté entre les commerçants clandestins qui squattent les trottoirs longeant la grande surface d’habillement Le Printemps et les forces de l’ordre. Ayant tenté encore une fois de les déloger de cette artère très fréquentée à la veille de la fête de l’Aïd, ces vendeurs informels ont, comme à leur habitude, répondu par la violence. Plusieurs dizaines d’entre eux ont lancé des pierres et des objets métalliques contre la police.
Une bataille de rue rangée, dont les images ont fait le tour de la Toile, s’est alors déclenchée entre les deux camps. Selon des témoignages, plusieurs voitures de police et de particuliers, ont été endommagés par ces apprentis émeutiers. En plus de ces dégâts matériels, une panique générale a gagné les riverains et les clients du magasin Le Printemps qui a été obligé de fermer ses portes pour protéger ses clients en les laissant à l’intérieur de l’établissement, rapportent les mêmes témoins.
Cet incident témoigne de la difficulté qu’ont les autorités de venir à bout des marchés informels auxquels ils ont déclaré la guerre depuis l’avènement du gouvernement Sellal. Quand ils ne recourent pas à la violence, c’est au jeu du chat et à la souris que s’«amusent» les marchands informels avec les forces de l’ordre. Chassés, ces commerçants clandestins reviennent au galop. La police les déloge aujourd’hui, ils reviennent demain. Elle les éjecte d’un endroit, ils se mettent à quelques mètres plus loin… On cite l’exemple du Hamiz (banlieue Est d’Alger).
Les vendeurs informels qui se trouvaient sur le pont de l’entrée de cette commune ont été chassés. Eh bien, ils ont trouvé un emplacement meilleur: une bretelle d’autoroute qui se trouve à une centaine de mètres plus loin. En effet, au niveau de la bretelle de l’autoroute du Hamiz, menant de Rouiba vers Dar El Beida, un marché informel s’est créé. Les camionnettes s’y sont garées pour vendre leurs fruits et légumes, cela sous les regards «bienveillants» des gendarmes qui règlent la circulation. Cette situation provoque tous les jours des embouteillages monstres au niveau de ce branchement qui dessert toute la banlieue Est à partir de Rouiba.
Des embouteillages qui se répercutent même jusqu’à l’autoroute, au grand dam des automobilistes qui se retrouvent piégés pendant des heures dans les embouteillages sous la chaleur de ce mois ramadhanesque. C’est le même «désastre» qui est enregistré du côté de Aïn Taya où la nouvelle route menant à cette ville qui est en train de s’agrandis pour être branchée à l’autoroute Est-Ouest, a vu le développement d’un nouveau marché informel qui ralentit la circulation. Il est certes vrai, que le gouvernement à réussi à éradiquer quelques marchés informels, mais il n’en demeure pas moins, que certains ont la peau dure comme celui de «l’ex-Djamaâ Lihoude» à la Casbah. Les marchands informels continuent donc de défier l’État et ses institutions. Mais peut-on s’étonner de la réaction de ces jeunes quand on les a laissé faire depuis des années? «Elwalf saâïbe» quand on est habitué à l’anarchie, c’est difficile de remettre de l’ordre…