Des eaux usées pour irriguer les terres agricoles à Oran, 43 fellahs pris en flagrant délit

Des eaux usées pour irriguer les terres agricoles à Oran, 43 fellahs pris en flagrant délit

Des fellahs sans scrupules

Les gendarmes imposent sur place l’amende nécessaire et un procès-verbal interdisant aux fellahs le recours aux eaux usées et la saisie de leurs produits agricoles.

L’irrigation à base d’eaux usées prend de l’ampleur dans la wilaya à laquelle on tente tant bien que mal de lui redonner sa vocation agricole qu’elle a perdue à la faveur de son industrialisation et son urbanisation anarchique et sauvage.

35 affaires toutes liées à l’utilisation des eaux usées dans l’irrigation des champs agricoles ont été traitées par la Gendarmerie nationale. Dans le tas, près d’une cinquantaine de fellahs ont été surpris en flagrant délit d’exercice d’une telle pratique interdite et sévèrement réprimée par les règles et châtiée par la loi.

De tels bilans ont été confirmés auprès de la cellule en charge de la protection de l’environnement près du groupement de la Gendarmerie nationale d’Oran. Dans ces bilans, plusieurs fellahs ont été surpris en pleine activité de pompage des eaux à partir des réseaux de canalisation et d’évacuation des eaux usées. Jusque-là, le degré de la dangerosité de fait et malgré sa gravité est traitable: les gendarmes imposent sur place l’amende nécessaire, suivie de l’établissement d’un procès-verbal interdisant aux fellahs le recours aux eaux usées et la saisie de leurs produits agricoles.

En cas de récidive, les mis en cause seront poursuivis en justice, étant donné que le produit qu’ils proposent aux consommateurs est hautement nuisible à la santé publique. La majeure partie de ces cas ont été relevés dans les zones rurales reculées. Plus grave, certains fellahs se sont ingéniés, ces dernières années à l’utilisation des rejets industriels provenant des zones d’activités industrielles d’Oran. Plusieurs cas avérés ont été relevés dans les localités de Hassi Ameur, Hassi Bounif et Sidi Maârouf.

Pourtant, l’eau ne manque plus ces dernières années. Les habitants de la wilaya d’Oran, qui ont vécu les aléas de la sécheresse pendant près de trois années, sont suffisamment alimentés à la faveur des projets pharaoniques dont ils ont bénéficié après la mise en marche du projet géant Mostaganem-Arzew-Oran.

Connu sous l’abréviation de «MAO», il alimente les villes de Mostaganem, Arzew, Oran à partir des cinq barrages de stockage implantés dans la capitale du Dahra, Mostaganem. Le MAO produit quotidiennement près de 300 000 m3/jour. A ce projet, s’ajoutent les deux stations de dessalement d’eau de mer implantées dans la partie est d’Oran. La première, qui est opérationnelle depuis plusieurs années, est installée à Arzew, produit quelque 2 500 000 m3.

La deuxième, lancée tout récemment par Abdelmalek Sellal, implantée à la Mactaâ, produira à court terme une quantité de 500.000 m3/jour.

Le projet, financé par la Sonatrach et réalisé par une entreprise singapourienne. La mégastation de dessalement d’eau de mer d’El Mactaâ, financée à raison de 491 millions de dollars, est appelée non seulement à renforcer l’alimentation en eau potable de la wilaya d’Oran mais aussi à répondre aux besoins des wilayas limitrophes comme Mascara, Mostaganem, Relizane et Tiaret. La station prévoit la production et la fourniture de 265.000 m3 d’eau par jour à partir de janvier 2015.

A compter de janvier 2016, la station produira 430.000 m3/j. A partir de janvier 2017, la station fournira 500.000 m3/j, soit sa pleine capacité, ceci pour alimenter Oran, Mostaganem, Relizane, Mascara et Tiaret.