La trêve annoncée par Israël, le temps de la visite du Premier ministre égyptien à Ghaza, semble impossible à organiser. Et pour cause, l’aviation israélienne a procédé hier à de nouvelles frappes violentes tôt le matin sur la bande territoriale palestinienne.
Les frappes israéliennes arrêtées durant la visite du Premier ministre égyptien, Hicham Qandil dans la bande de Ghaza ont repris, tuant deux Palestiniens. Israël accuse le Hamas de ne pas respecter la trêve.
Ce n’est pourtant pas le son de cloche qui émane des autorités ghazaouies, en ce sens où elles affirment être prêtes à une trêve avec Israël en échange de garanties sur l’arrêt des bombardements et des raids israéliens dans les zones frontalières de l’enclave palestinienne, a déclaré vendredi à RIA Novosti le vice-premier ministre ghazaoui Ziad al-Zaza. «En principe, nous acceptons une trêve, mais seulement à condition de recevoir auparavant des garanties de l’arrêt de l’agression, des attentats et des incursions de troupes israéliennes dans les zones frontalières de la Bande de Ghaza. Telles sont nos conditions pour conclure une trêve», a-t-il précisé. Jusqu’à présent, dans leurs déclarations publiques, les représentants du gouvernement et du mouvement Hamas, au pouvoir à Ghaza, ont rejeté toute possibilité d’accalmie tant qu’Israël ne paierait pas pour l’élimination mercredi dernier de Ahmed al-Jabari chef de la branche armée du mouvement islamiste.
Le Premier ministre égyptien s’est engagé hier lors de sa visite à Ghaza à œuvrer en faveur d’une trêve pour mettre fin aux hostilités entre Israël et groupes palestiniens, qui ont fait 23 tués, 20 Palestiniens et trois Israéliens, en trois jours. «L’Egypte va intensifier ses efforts pour mettre fin à cette agression et parvenir à une trêve durable», a déclaré Qandil lors d’une visite dans un hôpital de Ghaza en compagnie du Chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, où il a vu des victimes des raids israéliens, dont un enfant tué hier matin. «Je ne peux pas rester silencieux sur ce que j’ai vu aujourd’hui à Ghaza, à l’hôpital, les martyrs, l’enfant martyr Mohammad Yasser, vidé de son sang», a ajouté Qandil. «Israël doit respecter ses engagements et les accords qu’il a signés», a souligné le Premier ministre égyptien, dont le pays fait office de médiateur entre Israël et le Hamas pour ramener le calme autour de Ghaza à chaque confrontation.
Pour sa part, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en pleine campagne électorale, avait accepté de suspendre son offensive aérienne intensive, le temps de la visite de Qandil, mais les deux camps se sont mutuellement accusés de ne pas respecter cette trêve ponctuelle.
Réactions…
Après le Premier ministre égyptien, c’est au tour du minis-tre tunisien des Affaires étrangères Rafik Abdessalem de se rendra aujourd’hui à Ghaza, a annoncé hier la présidence tunisienne dans un communiqué qui dénonce totalement l’agression israélienne contre le territoire palestinien.
Pour sa part, l’Algérie a condamné, avant-hier, les attaques militaires israéliennes contre la Bande de Ghaza. Appelant ainsi le Conseil de sécurité de l’ONU et la communauté internationale à assumer leurs responsabilités pour mettre un terme à l’agression israélienne.
«Nous condamnons fermement l’agression israélienne contre la Bande de Ghaza et nous appelons le Conseil de sécurité et la communauté internationale à assumer leurs responsabilités pour mettre un terme, dans les meilleurs délais, à cette escalade dangereuse de la violence dans une région où la situation est déjà fortement dégradée», a déclaré Amar Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Il a ajouté que l’Algérie «sera représentée à la réunion d’urgence de la Ligue arabe qui se tiendra demain (hier) au Caire pour débattre de cette question».
De son côté, Mohamed Morsi, le président égyptien cité par l’agence Mena, estimera que les attaques sur Ghaza sont une «agression flagrante contre l’humanité». «Le Caire ne laissera pas Ghaza seule», a-t-il affirmé. Les Etats-Unis, eux, avaient appelé jeudi l’Egypte à exercer son influence pour calmer la situation. De son côté, François Hollande s’est dit «très préoccupé par ce qui se passe dans la zone de Ghaza», lors d’une visite officielle à Varsovie en évoquant lors d’une conférence de presse les tirs de roquettes sur Israël et la riposte pouvant entraîner une escalade. Angela Merkel, quant à elle a appelé l’Egypte à user de son influence pour que cessent les violences entre la Bande de Ghaza et Israël. Le roi Abdallah d’Arabie saoudite a appelé à faire prévaloir «la sagesse et la raison» lors d’un entretien téléphonique avec Morsi. En outre, Le président russe Vladimir Poutine a exprimé, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue égyptien, son soutien aux efforts du Caire pour «une normalisation de la situation» dans la Bande de Ghaza, théâtre depuis mercredi d’une série d’agressions israéliennes sanglantes, a indiqué hier le Kremlin.
Il a également souligné «la nécessité de mettre fin à la confrontation armée, appelé les parties engagées dans le conflit à faire preuve de retenue et à mettre fin aux actions militaires qui font des victimes civiles», selon le communiqué.
Par Lynda Naili Bourerbab