Des dizaines de retraités n’ont pas retiré leurs pensions,Les bureaux de poste paralysés

Des dizaines de retraités n’ont pas retiré leurs pensions,Les bureaux de poste paralysés
des-dizaines-de-retraites-nont-pas-retire-leurs-pensionsles-bureaux-de-poste-paralyses.jpg

«J’attends depuis 8h du matin pour retirer ma minable retraite»

«Ecrivez ce que vous voulez, ici on n’aime pas la presse», lance un agent d’Algérie Poste.

Paralysé toute la matinée d’hier, soit au deuxième jour du Ramadhan 2012, le réseau du Centre des chèques postaux (CCP) d’Algérie Poste a provoqué des colères incontrôlables chez des milliers de retraités à travers le territoire national. «J’attends depuis 8h du matin pour retirer ma minable retraite. Mais, malheureusement il est 12h et rien n’est encore réglé. On ne veut même pas communiquer avec nous», regrette Mohamed D., retraité, âgé de 70 ans, que nous avons rencontré à l’agence Khelifa Boukhalfa à Alger-Centre. Sollicitant un des agents pour toucher un responsable et obtenir de plus amples informations, celui-ci a eu la réponse classique d’une époque révolue. «Il n’est pas là. Il est sorti», nous répond-il sèchement. Insistant auprès d’autres agents de cette agence, le responsable apparaît soudainement pour nous demander l’ordre de mission et la carte professionnelle. Ne trouvant pas quoi dire devant le fait accompli, ce responsable répond:

«Allez écrire et dites aux gens qu’il n’y a pas de réseau à l’agence», répondit-il foulant au pied le sens de l’accueil pourtant bien connu chez Algérie Poste. «Ici on n’aime pas la presse», lança le premier agent qui voulait soustraire son responsable à nos questions, devant plus de 50 personnes âgées entassées dans la petite salle sans climatisation. Le comble, c’est que ces agents ne reconnaissent même pas la carte professionnelle. Ni les retraités ni les journalistes dans l’exercice de leur profession, n’ont été accueillis comme il se doit. Des dizaines de retraités, le regard braqué sur nous, ont été étonnés de voir ce type de comportement qui ne devrait pas exister dans une agence postale et de service public. Selon d’autres agents du bureau, plus ou moins avertis, «le réseau est en panne toute la matinée du samedi à l’échelle nationale». Contactés, des responsables du Centre des chèques postaux du 1er-Novembre, place des Martyrs à Alger, répondent avec courtoisie. «Nous sommes du service technique. Adressez-vous de préférence à la direction générale d’Algérie Poste», nous dit-on.

Prenant acte, nous décidons de contacter la direction générale d’Algérie Poste, en vain. Le téléphone sonne, mais personne ne décroche. C’est le week-end ou c’est le Ramadhan. On ne sait pas. A l’Agence postale de la rue Hassiba Ben Bouali, à proximité de la place de la presse, même son de cloche.

«Il n’y a pas de réseau depuis 8h00 du matin», nous explique-t-on. Certains retraités en colère venus de Rouïba, Reghaïa et autres localités sont allés jusqu’à qualifier la panne d’acte volontaire. «C’est fait exprès», s’emporte l’un d’eux déçu de ne pas retirer son argent en ce mois de Ramadhan. C’est le même topo au niveau de la Grande-Poste où des dizaines de retraités sont bloqués depuis 8h du matin. «Je suis venu de Blida pour retirer ma pension. Malheureusement, depuis mon arrivée tôt la matinée, il n’y a pas de réseau», regrette Smaïli L., 65 ans environ. D’habitude, la paie des retraités est fixée pour le 21 de chaque mois. Or, le 21 du mois de juillet qui coïncide avec le deuxième jour du mois de Ramadhan 2012, est confronté à un double obstacle. Les dépenses obligatoires et la panne du réseau qui vient compliquer l’existence de nos retraités. La notion de service public doit être dans ce cas, incluse dans les programmes du système éducatif.