La Turquie a déjà été touchée par un attentat meurtrier qui a visé un rassemblement de militants pro-kurdes à Suruç fin juillet. L’attaque, qui a fait 32 victimes, avait été revendiquée par l’organisation autoproclamée Etat islamique.
La Turquie a été endeuillée hier par un attentat qui a fait des dizaines de morts et 186 blessés en plein cœur d’Ankara et qui a visé un rassemblement pacifique. Le gouvernement turc s’est limité à le qualifier de “terroriste”, sans toutefois désigner du doigt une quelconque partie. Cet attentat a fait au moins 86 morts dans cette double explosion qui a visé, à Ankara, des militants de l’opposition.
En effet, selon le ministre turc de la Santé, Mehmet Müezzinoglu, le dernier bilan encore provisoire s’élève à 86 morts dans cette double déflagration survenue devant la principale gare de la capitale turque, où se rassemblaient les délégations de syndicats et de partis politiques de gauche, dont le principal parti pro-kurde, venues de toute la Turquie pour cette manifestation. “62 personnes ont été tuées sur le coup et 24 autres sont décédées à l’hôpital”, a indiqué M. Müezzinoglu, lors d’une conférence de presse dans la capitale turque, précisant que 186 autres personnes avaient été blessées. L’agence de presse progouvernementale Anatolie a indiqué que les autorités soupçonnaient que l’explosion d’Ankara serait l’œuvre d’un kamikaze.
Le président Recep Tayyip Erdogan a condamné dans une déclaration publiée sur le site internet de la présidence. “Je condamne fermement cette attaque haineuse contre notre unité et la paix de notre pays”, a-t-il déclaré, ajoutant que “la détermination et la solidarité que nous allons montrer après cette attaque sera la réponse la plus forte et la plus significative au terrorisme”. “Quels que soient leur origine, leur explication, leur but ou leur nom, nous dénonçons tous les actes de terrorisme et toutes les organisations terroristes et nous devons nous réunir pour nous y opposer”, a poursuivi le président islamo-conservateur du Parti pour la justice et le développement (AKP).
“Comme tous les autres actes terroristes, l’attaque contre la gare d’Ankara vise notre unité, notre fraternité et notre avenir”, a-t-il martelé, en promettant que ses auteurs seraient “retrouvés au plus vite” et “livrés à la justice”. Sur un ton tout aussi ferme, le ministère turc de l’Intérieur a déclaré dans un communiqué sur son site internet : “Nous maudissons et condamnons cette attaque atroce qui a visé notre démocratie et la paix dans notre paix.”
Dans le même ordre d’idées, un autre responsable du gouvernement Erdogan a affirmé à l’agence AFP sous le couvert de l’anonymat : “Nous soupçonnons qu’il existe un lien terroriste.” Il y a lieu de rappeler que le 20 juillet dernier, un attentat suicide attribué au groupe terroriste Daech avait fait 32 morts parmi des militants de la cause pro-kurde à Suruç, ville frontalière avec la Syrie. Dans la foulée de cet attentat, de violents affrontements ont repris entre l’armée turque et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan.