Que se passe-t-il au service d’oncologie médicale du CHU de Constantine ? Aux cris de détresse des patients, une querelle entre médecins fait d’eux de véritables boucs émissaires. Abandonnés depuis le départ de leur médecin consultant, nommée au niveau d’une autre structure sanitaire, des dizaines voire des centaines de cancéreux ne savent plus à quel saint se vouer.
Affectée vers une structure sanitaire où il est prévu la création d’un service d’oncologie, un médecin qui exerçait au niveau du service de cancérologie médicale du CHU Dr Benbadis de Constantine où elle suit depuis des années plusieurs dizaines de malades s’est retrouvée de facto interdite de consulter ses patients au niveau de son ancien service.
Ses malades – tous atteints de tumeurs à divers stades – sont depuis dans l’expectative. Ils se sentent perdus au niveau du service nous disent quelques uns d’entre eux, où l’on refuse de les prendre en charge.
Pis, l’administration du centre hospitalo-universitaire aurait même interdit à leur médecin traitant, le Dr Bensalem en l’occurrence, d’exercer au niveau du service d’oncologie du CHU de la ville des Ponts sous prétexte qu’elle n’en fait plus partie et qu’elle devrait patienter le temps que son nouveau service voie le jour. Prévu à l’ex hôpital militaire de Didouche-Mourad, cédé en juin 2010 au ministère de la Santé, la réhabilitation de cette structure est à la traine, à en croire la cadence des travaux, avons-nous constaté in situ, bien que l’on avance sa livraison avant la fin de l’année en cours.

Seulement, et à en croire les travaux de réhabilitation entrepris au niveau de l’établissement hospitalier, il est peu probable que l’activité au sein de la nouvelle structure soit relancée avant 2015.
Dans une lettre adressée à notre rédaction, les principaux concernés lancent un appel aux autorités sanitaires de la wilaya et même au premier responsable du département afin qu’une solution soit trouvée à leurs cas.
Rumeur ou simple colportage visant à mettre leur médecin traitant dans une posture de victime, certains malades susurrent même que le médecin affecté vers l’EH. Didouche-Mourad continue toutefois à les consulter au sein du siège d’une association d’aide aux malades.
Contacté, le médecin chef du service, a tenu, à clarifier la situation et à rassurer tous les malades qu’il reste ainsi que son staff à leur entière disposition.
Le docteur Filali, sans faire dans la démesure, n’a pas hésité à parler d’un problème créé de toutes pièces à la suite de l’affectation vers un autre établissement hospitalier d’un des médecins, sans toutefois le nommer, et qui désormais poursuit-il « ne fait plus partie de mon service « . Le premier responsable nous a, par ailleurs, affirmé qu’il a d’ores et déjà saisi la direction du centre hospitalo-universitaire. Dans sa missive, il a réitéré, nous dit-il, son engagement et sa disponibilité à assurer la continuité du suivi de tous les malades sans distinction aucune.
Par ailleurs, le Dr Bensalem a affirmé, pour sa part, tout en confirmant avoir eu quelques « petits soucisé » à consulter ses patients au niveau du service du CHU Dr Benbadis, que le problème a été réglé il y a quelques jours grâce, nous a-t-elle précisé, à l’intervention du ministre de la Santé en personne, en présence du DSP de Constantine et du premier responsable du CHU.
Le Dr Bensalem devra reprendre son activité au début de la semaine prochaine au sein de son ex-service où elle a bénéficié d’un détachement en attendant que soit livrée sa future structure. Elle pourra donc consulter ses patients trois fois par semaine soit les dimanche, mardi et jeudi au niveau du service d’oncologie médicale du CHU. Des consultations qui avoisineraient les 200 patients par semaine, apprend-on, par ailleurs, au grand bonheur des malades.