Les actes de violence se poursuivent pour le quatrième jour consécutif à Ghardaïa. Les habitants se sont cloîtrés chez eux de peur de voir leurs domiciles être la proie des flammes et les enfants n’ont pas rejoint leurs écoles. La ville est complètement paralysée.
La reprise des affrontements dans la vallée du M’zab a privé les enfants mozabites de rejoindre les bancs des écoles dans les communes de Ghardaïa et Bounoura. Huit établissements scolaires dont deux lycées sont restés fermés de crainte de mettre les enfants au centre des heurts qui ont éclaté samedi et se poursuivent encore aujourd’hui. Des heurts qui se sont soldés par 22 blessés et une dizaine d’habitations et locaux commerciaux incendiés.
Ce matin encore, certains quartiers de Bounoura ont été transformés en véritable champ de bataille. Huit habitations ont été vandalisées et ensuite incendiées après de nouvelles échauffourées entre des centaines de jeunes. Selon des témoignages, un groupe de jeunes cagoulés ont pris d’assaut plusieurs habitations à 2 heures du matin, ce qui a rendu le climat encore plus tendu et la terreur plus intense. Ces bandes cagoulées utilisent des bouteilles de cocktails Molotov et des barres de fer tranchantes pour saccager tout ce qui se trouve sur leur passage. Certaines sources locales affirment avoir entendu des coups de feu et des explosions d’origine indéterminée, mais sans pour autant savoir s’il y aurait des victimes.
Durant leur intervention dans les quartiers, les forces de l’ordre ont interpellé pas moins de 26 personnes au cours des dernières 24h, au niveau des quartiers de Bounoura , Sidi Abaz, cité Aïn Loubou et au niveau de la commune de Ghardaïa.
Les forces de l’ordre, appuyées par des unités anti-émeutes de la Gendarmerie nationale, ont été renforcées dans les sites chauds en vue de sécuriser les personnes et leurs biens dans ces quartiers. Une mission au cours de laquelle 20 policiers dont 4 gendarmes ont été blessés, tandis que le service des urgences de l’hôpital de Ghardaïa a recensé une trentaine de blessés, des enfants et des femmes en l’occurrence.
Aziz Mohamed