Des diplomates algériens otages des combattants d’Ansar Eddine à Gao

Des diplomates algériens otages des combattants d’Ansar Eddine à Gao

Le consulat d’Algérie à Gao (nord-est du Mali) a été occupé jeudi par des islamistes armés qui y ont hissé le drapeau salafiste noir et ont arrêté des diplomates algériens, a appris l’AFP auprès de plusieurs témoins.

Cette information vient d’être confirmée par une dépêche de l’Agence presse service, la voie officielle de l’Algérie, qui reprend un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Pour le moment, la source du MAE parle, elle, sans doute par prudence « d’un groupe non identifié ». « Le consul et six éléments de la représentation consulaire algérienne ont été conduits vers une destination inconnue », a précisé le ministère. « A la suite de cet acte que l’Algérie condamne avec fermeté, une cellule de crise a été mise en place pour suivre l’évolution de cette affaire et afin que tout soit mis en oeuvre pour le retour sain et sauf de nos nationaux », ajoute le communiqué du ministère des Affaires étrangères.

« Je suis actuellement devant le consulat d’Algérie au quartier 4 de Gao. Les islamistes armés sont entrés dans le consulat, ont arrêté les diplomates et le personnel, descendu le drapeau algérien pour mettre le leur », a affirmé l’un des ces témoins interrogé par téléphone depuis Bamako par l’AFP. Selon ce témoin, les islamistes « sont aussi autour du consulat, armés. La plupart ont la peau noire ».

Cette information a été confirmée par un second témoin : « Je suis à côté du consulat d’Algérie, je vois des hommes à la peau noire, armés, autour du consulat et à l’intérieur. C’est un drapeau noir avec des écritures en arabe qu’ils ont mis à la place du drapeau algérien ». Cependant selon un troisième témoin affirme qu’il a vu « le drapeau des salafistes à la place du drapeau algérien dans le consulat. Mais au domicile du consul, le drapeau algérien est toujours là ». La ville de Gao, qui abritait le commandemant de l’armée malienne pour le Nord, a été prise samedi par la rébellion touareg et des islamistes.

Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujoa), considéré comme une dissidence d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) revendique le contrôle de la ville où des pillages et des exactions, en particulier des viols, ont été commises depuis qu’elle a été prise, selon des humanitaires.

Avec AFP