Des députées saluent le « renforcement » de la lutte contre la violence faite aux femmes

Des députées saluent le « renforcement » de la lutte contre la violence faite aux femmes

Des femmes membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) ont applaudi l’adoption des nouveaux amendements introduits au code pénal, notamment ceux inhérents à la violence à l’égard des femmes.

Interrogées par l’APS à l’issue du vote, jeudi, en séance plénière du projet de loi amendant et complétant l’ordonnance 66-156 du 8 juin 1966 portant code pénal, des députées ont salué la démarche du gouvernement consistant à « renforcer la protection des femmes victimes de violence ».

Représentant le Front des forces socialistes (FFS) qui a approuvé les amendements et voté en faveur du projet de loi, Baya Djenane, a estimé que la violence à l’égard des femmes « est un problème de fond qui doit être traité d’abord par l’éducation ».

Elle a ajouté que « ce phénomène est la résultante de la décennie noire et que pour le combattre, il faut d’abord s’attaquer à ses causes, dont la pauvreté, le chômage, etc… ».

« Nous militons pour que la femme algérienne s’intègre mieux dans la société et défendons le principe de l’égalité homme-femme en tenant compte de des spécificités de notre société « , a-t-elle poursuivi.

« Le phénomène prend des proportions inquiétantes dans notre pays », a-t-elle déploré, se référant aux statistiques des différents services de sécurité à ce sujet.

Issue du groupe parlementaire du Front de libération nationale (FLN), Salima Otmani, a affirmé que son parti « a voté les amendements introduits au code pénal car allant dans le sens de la protection des droits et des acquis des femmes ».

Elle a ajouté que « la violence constitue une menace aussi bien pour la femme que pour ses acquis », qualifiant de « victoire » l’approbation des nouveaux amendements.

« Certains estiment que la loi amendée risque de disloquer la cellule familiale. Nous disons que bien au contraire, elle va contribuer à mettre un terme à certaines formes de violence », a-t-elle poursuivi, soulignant que le texte est « inspiré de l’Islam ».

Pour sa part, Ourida Larfi, députée du Rassemblement national démocratique (RND) a estimé que les amendements nouvellement introduits au code pénal, notamment ceux liés à la violence à l’égard des femmes, sont « quelque chose de positif ».

« Il faut éviter les interprétations négatives et bannir l’acte de violence. L’islam est la première religion qui a libéré la femme et consacré l’égalité entre les deux sexes », a-t-elle soutenu.

Nadia Chouitem, députée du Parti des Travailleurs (PT), lequel s’est abstenu lors du vote du projet de loi, a souhaité que « le gouvernement prenne en charge le phénomène de la violence contre les femmes dans le cadre d’une loi-cadre plutôt qu’une loi pénale », qualifiant cependant le nouveau texte de « pas positif ».

La députée du PT a, en outre, salué « l’introduction pour la première fois de la notion de violence conjugale morale, laquelle est récente dans le vocabulaire juridique à l’échelle mondiale », se réjouissant que « le gouvernement algérien ait pris en considération ce phénomène ».

De son côté, la Secrétaire générale de l’Union nationale des femmes algériennes (UNFA), Nouria Hafsi, a applaudi « tout ce qui vient renforcer l’arsenal juridique de lutte contre la violence faite aux femmes », relevant cependant des « contradictions » dans le nouveau texte.

« Ce sont des dispositions contradictoires notamment dans le cas où la victime retire sa plainte. Ce qui entraîne l’arrêt des poursuites à l’encontre de l’auteur de l’agression. Or, si on veut mettre fin à la violence, il faut tenir compte de l’esprit de la loi », a-t-elle conclu.