Des dégats importants causés par les intempéries,Un quinquagénaire emporté par l’oued El Harrach

Des dégats importants causés par les intempéries,Un quinquagénaire emporté par l’oued El Harrach

Dès qu’il pleut à Alger, c’est la pagaille

Des émeutes suite aux intempéries ont été signalées dans différents quartiers d’Alger touchés par les inondations.

De fortes pluies se sont abattues ces derniers jours sur le pays. Des crues d’oueds, des inondations et dégâts matériels importants ont été enregistrés à travers le territoire national. Un quinquagénaire habitant à Hussein Dey, à l’est d’Alger, a été porté disparu depuis avant-hier, selon la Protection civile dont les équipes mènent des recherches au niveau de l’embouchure de l’oued El Harrach. Les précipitations ont mis à nu également, comme à l’accoutumée, les carences relevées dans l’exécution des travaux de petits et grands projets, en d’autres termes «le bricolage». Le tramway et le métro d’Alger n’ont pas été épargnés. A peine quelques jours après leur mise en service, on signale l’infiltration des eaux de pluie à l’intérieur de la station Aïssat Idir, notamment dans la partie réservée à la vente de tickets de transport.

Les quais de la station Jardin d’Essai étaient également inondés dans l’après-midi de mardi dernier, a constaté le site Tousurlalgerie. 7 autres personnes dont trois à bord d’un camion, cernées par les eaux sur l’avenue de l’ALN à hauteur de la Glacière suite à la montée des eaux de l’oued Ouchayah, ont été sauvés par la Protection civile. Celle-ci fait état d’effondrements partiels d’un plafond d’une habitation à la rue Askri-Ahcène. Aucune victime n’a été déplorée. Le balcon d’un immeuble à la rue Abderrahmane-Toumiat s’est effondré. Il y a aussi des risques d’effondrement de plusieurs bâtisses vétustes dont la capitale en compte des milliers. A cela s’ajoutent, selon la même source, les inondations et infiltrations des eaux pluviales dans les habitations, des cités empêtrées dans la boue et les eaux, des routes et tunnels obstrués et bloqués et des glissements de terrains à proximité des groupements d’habitations.

Pas moins de 54 opérations d’épuisement des eaux pluviales ont été effectuées à travers les localités d’Alger-Centre, Hydra, Chéraga, Aïn Benian, Bouzaréah, Oued Korich, Bab El Oued, Bologhine, Casbah, Sidi M’hamed, Belouizdad, Bir Mourad Raïs, Gué de Constantine, Hussein Dey, Oued Smar, El Harrach, Bordj El Bahri et Aïn Taya. Même les sièges des structures publiques n’ont pas été épargnés par la furie des eaux. Cet état des lieux catastrophique, relevé à la moindre goutte de pluie tombée, n’est pas l’apanage de la seule capitale car ailleurs, dans d’autres wilayas, à l’image de Mostaganem, Relizane, Boumerdès, Aïn Defla, Jijel et Tizi Ouzou, c’est encore pire. Quelques émeutes ont été signalées hier à Bachdjarrah, Bab El Oued, Hussein Dey. On se souvient des crues meurtrières des oueds du début octobre dernier causées, notamment par l’éclatement des digues et l’effondrement des ponts ayant cédé sous les pluies diluviennes qui se sont abattues du 1er au 2 octobre à El Bayadh et qui ont fait plusieurs morts et des disparus, ainsi que de nombreux blessés. Il y a 10 ans, les Algérois on été surpris dans leur sommeil par une puissante et catastrophique déferlante des eaux de pluie. Près de 800 morts, des centaines de disparus, des milliers de blessés, 11 corps non identifiés et des dégâts énormes, dont 57 bâtisses détruites, estimés à 33 milliards de DA. Les mêmes catastrophes sont enregistrées presque chaque année aux différents coins du territoire national, mais les leçons ne semblent pas être retenues.

La corruption, le non-respect des normes, les bricolages dans l’aménagement et la construction des ouvrages d’art et les infrastructures de base, l’absence des plans d’évacuation des eaux et l’entretien semblent avoir la peau dure.