Que se passe-t-il au sud du pays depuis hier après-midi ? Des informations ont fait état hier en fin d’après-midi de la «préparation d’une attaque de grande envergure contre les sièges d’entreprises pétrolières» se trouvant autour de Bordj Badji Mokhtar, wilaya d’Adrar.
Selon ces informations, «de nombreux chômeurs de Reggane se dirigent vers un siège de l’entreprise Enafor (entreprise nationale de forage) se trouvant à 200 kilomètres de Bordj Badji Mokhtar pour dénoncer la marginalisation enregistrée dans le recrutement». Pas seulement ça puisque selon ces mêmes informations, nombre de ces jeunes scandent des slogans favorables à Daech (Etat islamique, organisation terroriste sévissant en Syrie et en Irak). «Comme Daech, nous mourrons ou nous vaincrons», sont entre autres les slogans scandés par certains.
Expression de colère ou manipulation ?
Nombre de voitures se dirigeaient hier vers ce site, tandis que des informations annoncent que «d’autres arriveront sur les lieux au fur et à mesure». «C’est le premier convoi arrivé hier et qui sera suivi par d’autres», d’après des informations parvenant de cette localité.
Par ailleurs, une source proche de la Coordination nationale de défense des droits des chômeurs (CNDDC) nous informe du «retour prochain de la contestation à Ouargla, Tamanrasset et Constantine». On ignore si les deux événements sont liés.
Pour rappel, les chômeurs du sud du pays ont, à maintes reprises, exprimé leur colère contre ce qu’ils qualifient de «marginalisation» et de «passe-droits» dans le recrutement au sein des sièges de la compagnie nationale des hydrocarbures (Sonatrach) et autres entreprises qui y sont affiliées.
Des sit-in, marches, rassemblements et autres formes de protestation ont été organisés par ces chômeurs dans plusieurs wilayas du pays.
Les localités du sud du pays qui souffrent de conditions de vie très difficiles enregistrent des taux de chômage très élevés.
Réclamer des postes d’emploi et l’amélioration de leurs conditions de vie est plus que légitime, surtout que ces populations longtemps délaissées et abandonnées à leur sort ne réclament que des droits garantis par la Constitution. La situation socioéconomique des plus difficiles de ces populations n’a que trop duré effectivement.
Cependant, les slogans favorables à Daech lors de «l’avancée» vers un siège de l’Enafor sur la route de Bordj Badji Mokhtar font craindre une manipulation qui pourrait être caractérisée par l’exploitation à des fins inavouées de la détresse de ces personnes qui (on ne le dira jamais assez) sont livrées aux affres du chômage.
Pourquoi des slogans favorables à l’organisation terroriste Daech en ce moment caractérisé par une avancée inexpliquée de cette nébuleuse dans nombre de pays, dont la Syrie et l’Irak ?
M. A.