Des containers chargés de pierres

Des containers chargés de pierres

Des importateurs peu scrupuleux recourent à des moyens insensés pour effectuer des transferts illicites de devises vers l’étranger, selon les affirmations du directeur du renseignement douanier de l’administration des Douanes nationales, Boualem Medjbar.

Parmi ces ruses, ce responsable a parlé de conteneurs remplis de pierres, ou même vides, mais déclarés comme étant une marchandise.



S’exprimant hier à la radio Chaîne III dans l’émission « l’Invité de la rédaction », ce responsable a révélé que les délits n’ont été constatés par les services de contrôle qu’après l’ouverture des conteneurs censés renfermer des marchandises, « et que les transferts financiers pour leur paiement eurent déjà été effectués « au titre du crédit documentaire.

Ces infractions au change, résultant des surfacturations effectuées par ces opérateurs économiques indélicats lors des importations de marchandises, ont permis à ces derniers, entre 2010 et 2015, de transférer illicitement vers l’étranger l’équivalent en devises de 15 et 20 milliards de dinars chaque année.

Durant cette même période, 500 procès-verbaux par an en moyenne ont été dressés à l’encontre des contrevenants, donnant lieu à des pénalités cinq fois supérieures à ces transferts. Ce haut responsable des douanes a affirmé que ce « courant de fraudes » a atteint son paroxysme durant les années 2013 et 2014.

Il a toutefois assuré que l’intensification des opérations de contrôles ont permis de réduire l’ampleur de la fraude de manière significative.

« Notre administration agit en amont des opérations d’importation, en renforçant les contrôles et en instituant des systèmes de veille et d’alerte dans les ports et aéroports », a-t-il indiqué, expliquant que ces contrôles portent, par exemple, sur le type de société ou « d’importateur » gravitant autour de ce « phénomène » avec, notamment, le suivi des fluctuations des valeurs boursières sur les marchés étrangers concernant les marchandises susceptibles d’être ramenées en Algérie.

L’intervenant reconnaît, tout de même, que les fraudes relatives aux transferts illicites de devises sont, aujourd’hui, plus difficiles à déceler.

Il a même admis la complicité, voire l’implication de fonctionnaires des douanes dans ces trafics. Mais il a assuré que son administration est intransigeante sur ce point.

Pour appuyer ses propos, il a cité 40 fonctionnaires des douanes qui ont été radiés du corps pour différentes raisons en 2015.

« A chaque fois que l’erreur est constatée, une enquête est menée et une radiation est prononcée », a-t-il assuré en affirmant que « l’épuration » du corps des douanes fait partie de la stratégie de modernisation de l’institution.