L’authenticité n’est pas une vue de l’esprit mais une présence palpable qui fait bon ménage avec la modernité et les derniers apparats technologiques.
Attachant et révélateur d’un mode de vie atypique qui ne laisse pas indifférent? L’Afrique du Sud est un très beau pays. Malgré une «horrible» réputation liée à l’insécurité urbaine et au taux de criminalité qui lui collent à la «peau», le pays de Madiba ou Nelson Mandela constitue une destination privilégiée pour de nombreux touristes de différentes nationalités. C’est la destination privilégiée de nombreux hommes d’affaires. Ce qui est tout à fait logique dans la mesure où l’Afrique du Sud recèle d’énormes richesses naturelles et d’opportunités économiques inépuisables, mais aussi un grand nombre de touristes à la recherche d’exotisme africain.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, en Afrique du Sud, l’authenticité n’est pas une vue de l’esprit mais une présence palpable qui fait bon ménage avec la modernité et les derniers apparats technologiques. Que ce soit à Johannesburg, à Pretoria, à Hatfield ou à Centurion, c’est presque le même décor urbain et social avec néanmoins quelques variétés d’une ville à une autre ou d’une province à une autre. Pays de contraste par excellence, l’Afrique du Sud suscite la curiosité des visiteurs, et à l’inverse d’autres pays, les invite à mieux s’imprégner de ses multiples réalités, même celles qui ne sont pas belles à voir. On peut dire qu’au pays de Mandela, la fameuse Commission réconciliation et vérité avait accompli un travail colossal. Cependant, il y a lieu de reconnaître qu’à travers certains aspects, les vestiges de l’époque hideuse de l’apartheid sont encore visibles à l’oeil nu. Officiellement, la ségrégation raciale fait désormais partie d’un passé que la majorité de la population sud-africaine voudrait oublier et à jamais, mais dans la réalité, cela paraît encore assez difficile de surmonter un aussi lourd héritage qui a modelé des dizaines de générations de Blancs et de Noirs particulièrement.
Dès qu’on met les pieds dans ce pays, les premières impressions qui viennent à l’esprit vous font oublier tout ce que vous avez lu auparavant sur l’histoire ou la situation politique et économique d’un pays qui se distingue par ses incalculables spécificités. Il est vrai que l’apartheid n’est plus là, mais la majorité des gens que nous avons rencontrés donnent la nette impression d’avoir encore gros sur le coeur. Certes, on est content, on est satisfait de cette liberté chèrement acquise, mais de l’autre côté, on essaie de faire de grands efforts pour paraître selon l’image que le pouvoir polpitique veut donner de l’Afrique du Sud: un pays qui vit sereinement ses différences.
Johannesburg, ce coeur battant sud-africain
A Johannesburg, la capitale industrielle et financière, le rythme est cadencé par les grands cartels qui dominent l’économie du pays à travers tous ses segments. La vie y est dominée par une grande bourgeoisie d’origine européenne ou américaine, néanmoins, les portes du succès social demeurent relativement accessibles devant une classe moyenne constituée d’une majorité de Noirs aspirant au mieux-être et à la liberté d’initiative. A Hatfield, une ville universitaire située entre Pretoria et Johannesburg, l’ambiance est plus décontractée. Des étudiants blancs et noirs fréquentent les mêmes campus et partagent les mêmes activités. Il faut dire qu’ici, les jeunes nés majoritairement après la fin du régime de l’apartheid n’ont qu’une seule chose dans la tête: vivre librement et sans aucune contrainte.
Pour certains d’entre eux, le régime d’apartheid imposé pendant des siècles par une minorité de Blancs racistes est un sujet qui a définitivement rejoint l’histoire et les archives! Il s’agit apparemment d’une nouvelle mentalité qui monte en puissance dans toute l’Afrique du Sud. Pour peu qu’elle soit soutenue par de véritables plans de développement destinés à résorber le chômage très répandu au niveau des concentrations urbaines et les bidonvilles de fortune construits à la lisière des grandes villes. La société sud-africaine a certes, vaincu l’apartheid en tant que régime politique et idéologique, mais il lui reste un long chemin à faire pour atteindre les niveaux d’égalité économiques entre les différentes couches sociales. C’est un fait que nous avons constaté lors de notre séjour dans ce pays magnifique qui se laisse découvrir sans aucune fausse pudeur. Des progrès ont été réalisés à tous les niveaux. Il est cependant vrai aussi que lorsqu’on parle de chômage, de pauvreté, de criminalité ou de sida, ce sont les Noirs qui demeurent exposés à tous ces fléaux. Avant de quitter le pouvoir, Nelson Mandela avait critiqué de façon acerbe la tiédeur manifeste exprimée par les pouvoirs publics dans leur lutte contre le sida. Selon des chiffres officiels, cette maladie mortelle est en train de faire des ravages surtout parmi les populations défavorisées. Nelson Mandela avait exprimé son courroux lors de nombreuses occasions en accusant les autorités politiques et médicales de son pays de faire le minimum.
Mobilis: un opérateur inspiré
Malgré ces énormes problèmes qui causent aujourd’hui un lourd contentieux au sein d’une société qui s’accroche avec force et vigueur à l’espoir de vivre mieux, l’Afrique du Sud mérite tout à fait les nombreux titres qui lui sont collés par les médias: économie développée, pays riche, diversifié écologiquement et culturellement et une destination de rêve pour les amateurs de dépaysement. En offrant le voyage dans ce pays pour 250 de ses plus fidèles abonnés, l’opérateur historique national, Mobilis, a incontestablement marqué les esprits de milliers d’Algériens. A vrai dire, offrir un voyage comme celui-là et à l’occasion d’un grand évènement aussi prestigieux que la phase finale de la coupe d’Afrique des nations, où l’Algérie avait pris part, cela doit très certainement rester gravé dans certaines mémoires! Offrir l’Afrique du Sud avec ses contrastes, ses richesses, ses diversités et ses espoirs à des Algériens qui n’auraient pas osé en faire le rêve, c’est une haute performance managériale que Mobilis a réalisée au grand bonheur de ses abonnés dont certains n’en reviennent pas encore. Invités à encourager l’équipe nationale de football, les heureux élus ont été aussi conviés à de fabuleux circuits touristiques durant lesquels ils ont pu découvrir les multiples visages d’un pays-continent où cohabite aujourd’hui un nombre incalculable de cultures et de civilisations. Indéniablement, il s’agit d’une occasion historique que beaucoup ont immortalisée afin de garder de belles images ramenées d’une lointaine contrée que les Algériens apprécient énormément en raison surtout du combat héroïque contre la ségrégation raciale mené par un peuple dont l’hospitalité est restée légendaire en dépit de ses «gros» soucis économiques dus à une répartition assez déséquilibrée du produit intérieur brut. En termes de PIB, l’Afrique du Sud est classée première dans le continent, bien devant l’Algérie. Economiquement, elle est considérée comme une puissance émergente et politiquement, ses positions par rapport aux différents problèmes et crises qui secouent aujourd’hui la planète sont en conformité avec l’esprit anti-apartheid dominant.
A cet effet, il est utile de rappeler les relations historiques qui ont lié l’African National Congres, ANC, aux Algériens alors que ses membres luttaient encore pour leur indépendance.
Cette marque de respect réciproque, nous l’avons constatée lors de notre présence dans ce pays et parmi une société qui tient toujours l’Algérie en haute estime. En Afrique du Sud, il y a beaucoup d’or et de diamants; il y a aussi des gens qui continuent de souffrir et qui luttent, mais il y a surtout une grande volonté d’en finir définitivement avec les derniers vestiges d’un horrible passé qui sert aujourd’hui à rappeler aux gens les erreurs à ne plus commettre pour des lendemains meilleurs.