Des concessionnaires automobiles dans la tourmente

Des concessionnaires automobiles dans la tourmente

Des concessionnaires automobiles n’ayant pas importé la totalité de leurs quotas de véhicules en 2016 ont vu les montants en devises, que les banques leur ont attribués, annulés. Ce qui induit, directement, l’annulation de la licence d’importation de l’année 2016, d’une part, et le refus du cumul pour l’année 2017 d’autre part. En effet, des concessionnaires ont été destinataires, ce jeudi, d’une note de la direction générale des douanes pour les informer que “les licences d’importation prévues pour l’année 2016 sont désormais annulées”.

Un coup dur pour certains représentants des marques de véhicules qui n’arrivent déjà pas à se retrouver dans un paysage automobile marqué par la réduction drastique prévue pour l’année en cours. Jusqu’aux mois de janvier et février derniers, des concessionnaires continuaient à puiser de ce montant porté sur les lettres de crédit ouvertes en 2016. La direction générale des douanes n’avance, cependant, aucun justificatif pour motiver cette note. En revanche, ces concessionnaires sont, en partie, responsables de cette situation. Pour cause, les délais pour les licences avaient été fixés au 8 novembre 2016. Devant les contraintes enregistrées au niveau des maisons-mères par les concessionnaires, le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, avait annoncé la prolongation de ce délai jusqu’au 31 décembre de la même année, soit un délai de rigueur de 2 mois pour importer les quotas attribués. Bien plus, devant la pénurie qui sévit et qui sévira encore, mais aussi la flambée des prix des véhicules, certains concessionnaires ont joué unilatéralement aux “prolongations” pour générer des surplus de bénéfices. Avec l’arrivée d’Abdelmadjid Tebboune, à titre intérimaire, à la tête du ministère du Commerce, et la reprise du dossier des importations par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ces concessionnaires se sont inscrits aux licences et quotas de l’année 2017, dans le cadre de l’avis d’appel pour les importations des produits destinés à la revente en l’état. Les délais des dépôts des bilans arrivés à terme, il a été décidé d’interdire en 2017, les importations avec des licences attribuées en 2016. Autrement dit, aucun concessionnaire ne bénéficiera d’un cumul de montants, encore moins d’une prolongation de délai à titre conservatoire. Et à la direction générale des douanes de conclure dans sa note : “La durée des licences accordées a expiré le 31 décembre 2016 et toute licence non utilisée dans les délais impartis sera nulle”. Il fallait bien s’y attendre et ces concessionnaires n’ont pas anticipé pour parer à une telle situation, sachant que les choses ont vite évolué ces derniers mois dans un secteur agonisant. Cela va sans dire, toutes les opérations d’importation sont également touchées par cette mesure qui vient de tomber tel un couperet. Autrement dit, le gouvernement est prêt à aller loin pour réduire encore et encore les dépenses en devises.

Pour le moment, seules les domiciliations bancaires pour les licences d’importation et les contingents tarifaires de biens et marchandises auprès de l’Union européenne (UE), au titre de l’exercice 2017, sont ouvertes par le ministère du Commerce. Ce qui suggère que le Premier ministère ne tranchera pas de sitôt pour le reste des licences.