Des clients désabusés par des concessionnaires étrangement impunis,Marché de l’automobile : anarchie, arnaque et publicité mensongère

Des clients désabusés par des concessionnaires étrangement impunis,Marché de l’automobile : anarchie, arnaque et publicité mensongère
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Le simple fait d’aller acheter une voiture chez un concessionnaire automobiles, ou auprès d’un représentant franchisé, expose tout client à un parcours jalonné de risques et de propos mensongers comme nous l’ont confirmé plusieurs dizaines de citoyens qui se sont retrouvés, malgré eux, pris dans un engrenage qu’ils n’auraient jamais imaginé au moment de passer leurs commandes, tant les propos des commerciaux étaient rassurants.

Une fois la commande confirmée et le paiement cash effectué, c’est tout un autre discours qui est tenu aux clients, dont bon nombre attendront jusqu’à une année, voire plus, pour récupérer la voiture qu’ils ont payée rubis sur ongle mais qui, souvent, n’est pas celle pour laquelle ils ont opté le jour de la commande.



L’apparition des grandes marques de voitures a suscité un grand engouement chez un public de toutes catégories sociales qui a afflué vers les concessionnaires aux enseignes diverses mais, malheureusement, l’appât du profit a pris le dessus et des pratiques douteuses, à la limite de l’arnaque, sont depuis apparues.

Les litiges entre clients et concessionnaires se sont accrus au fil des années, ce qui est d’ailleurs confirmé par les nombreuses plaintes de citoyens contre les revendeurs indélicats ainsi que les affaires judiciaires et les condamnations qui ont suivi. A Oran, ce sont des centaines de clients qui ont vu leur argent purement et simplement volé.

DÉLAIS DE LIVRAISON: PLUS D’UNE ANNÉE AU LIEU DE DEUX MOIS

Z.B, un citoyen oranais de profession libérale décide d’acheter une voiture allemande, une Golf pour être plus précis.

Il se dirige alors vers le concessionnaire représentant la marque en question, on se met d’accord sur le véhicule et les options qui vont avec, une couleur précise. En bon client, Z.B., paiera cash son véhicule pour lequel un délai de trois mois lui a été donné. 11 mois plus tard, c’est accompagné d’un huissier de justice que notre client récupérera enfin son véhicule mais pas avec la couleur convenue.

Ce cas est loin d’être isolé puisqu’ils seraient plusieurs milliers à souffrir le martyre pour obtenir gain de cause auprès de la presque totalité des concessionnaires et représentants de maques implantées à Oran. R.N., une autre bonne cliente qui a, elle aussi, la mauvaise idée de payer cash un concessionnaire représentant une marque française pour le véhicule pour qui elle a eu une petite faiblesse. Au lieu des trois mois de délai promis, ce sont 12 mois d’attente parsemés de conflits et de propos désobligeants qu’elle subira par ceux-là mêmes qui l’avaient bien reçue le jour de la commande.

Durant leur parcours de combattant et ayant donné la totalité de la somme exigée pour l’achat de leurs véhicules, les deux clients comme tous les autres ont compris à leurs dépens qu’il n’existe aucune autorité ou structure qui puisse les accompagner en tant que citoyen et consommateur dans leur mésaventures face à des vendeurs qui détiennent l’argent de citoyens algériens durant une année entière, et ce, sans être nullement inquiétés.

Une pratique courante qui n’a jamais inquiété outre mesure les autorités et aucun juriste ou professionnel du droit n’a été interpellé sur la question.

DES COMMERCIAUX SOUDOYÉS PAR DES REVENDEURS INFORMELS

Alors que des honnêtes clients attendent des délais d’une année de livraison de leurs véhicules qu’ils ont payés d’avance et cash, de nouvelles pratiques (douteuses bien sûr) ont encore fait leur apparition sans soulever, outre mesure, la moindre réaction d’un quelconque organisme censé réguler un marché plus qu’anarchique.

Il se trouve que certains revendeurs informels de voitures se procurent, moyennant un surplus financier, des véhicules auprès des commerciaux de concessionnaires automobiles à des délais étrangement très courts pour les mettre de suite en vente sur les marchés de voitures à ciel ouvert en plein Oran, à Gambetta, au marché Michelet, à l’Hippodrome à St Eugène ou aux Castors.

Il suffit pour cela de faire une virée dans ces ‘souks’ pour voir, par exemple, plusieurs voitures d’une même marque exposées à la vente.

Une situation que nous ont confirmée, lors de notre investigation, plusieurs revendeurs, notamment sur les transactions passées avec certains commerciaux qui favoriseraient l’accélération des commandes de ces revendeurs qui achètent plusieurs véhicules d’un coup pour les remettre sur le circuit informel. Il faut signaler que la demande sur le marché de l’informel est bien réelle en raison du délai immédiat que proposent les revendeurs, contrairement aux concessionnaires. Les clients veulent des voitures immédiatement et sans tracasseries administratives.

QUAND DES CLIENTS ARNAQUÉS SE REBIFFENT

Devant la situation inquiétante et les graves dépassements constatés, une enquête est actuellement menée par le ministère de l’Industrie et de la PME/PMI auprès des concessionnaires représentant des marques françaises, japonaises, allemandes et coréennes agréées en Algérie.

Cette enquête a été rendue possible suite à la plainte déposée par 126 clients soutenus par la fédération de protection des consommateurs, comme confirmé par son président Harezli Mahfoud. Il faut savoir que plus de 1.000 clients sont toujours en attente de leurs véhicules et dont le délai prescrit par la loi est largement dépassé.

Les plaintes présentées par la fédération font état de publicité mensongère, de vente de voitures non conformes et présentant de réels dangers pour les utilisateurs, et ce, en plus de certaines pratiques douteuses dans les prestations fournies par ces marques agréées.

Les concessionnaires exigent aux clients de payer la totalité du prix du véhicule alors que la loi stipule clairement que seuls 10% du prix du véhicule doivent être versés à la commande, le reste du montant devant suivre dans les 40 jours, ce que feignent d’ignorer les concessionnaires automobiles.

Zitouni M.