Des citoyens se sont plaints d’eux auprès de Sellal, Les walis sous pression

Des citoyens se sont plaints d’eux auprès de Sellal, Les walis sous pression

Les dernières visites du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, effectuées dans sept wilayas, ont permis aux citoyens d’exprimer leur colère et leur mécontentement sur les rendements des walis. Ces derniers sont censés assurer la gestion des affaires locales en tant que premiers exécuteurs de différents programmes destinés au développement local.

Al’occasion de sa visite effectuée avant-hier, dans la wilaya de Laghouat, notamment à Aflou, plusieurs dizaines de jeunes se sont rassemblés à proximité du projet de réalisation d’un institut spécialisé de formation professionnelle (en chantier actuellement) pour dire à Sellal : « Les autorités locales nous ont marginalisés.

La population d’Aflou souffre en silence ». Les contestataires se sont notamment plaints de la gestion du wali actuel. C’est presque le même scénario qu’a connu la wilaya de Béjaia, il y a plus d’une semaine, où des centaines de citoyens qui n’ont pu accéder à la salle de réunion avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ont demandé le limogeage du wali de Béjaïa.

Au niveau de la wilaya d’Ouargla, celle-ci a eu droit à un nouveau wali au moment où la population du Sud crie à l’injustice en matière de développement local et de prise en charge des préoccupations de la jeunesse qui réclame l’emploi. Un mois après, rien n’a changé et les manifestations des jeunes du Sud restent ouvertes.

Un autre cas à citer aussi dans la pression que connaît la gestion locale, c’est le suicide du directeur de la réglementation et des affaires générales (Drag) de la wilaya de Mascara. Cet acte a provoqué une onde de choc qui a parcouru toute l’Algérie.

Drissi Abdelkrim, 59 ans, a été retrouvé mort d’une balle dans la tête à l’intérieur de son bureau. Ce père de deux enfants s’est donné la mort de la manière la plus tragique. La famille et l’entourage de Drissi Abdelkrim ont rapidement accusé le Wali de Mascara d’être à l’origine du désespoir, qui a mené leur proche vers les abysses du suicide.

Le frère du défunt a confié aux correspondants de presse locaux, que le Wali de Mascara, Ouled Salah Zitouni, a exercé des pressions énormes sur le regretté. Le Wali de Mascara s’est défendu en assurant qu’il n’avait jamais offensé Drissi Abdelkrim.

En attendant de savoir plus de vérité sur ce dossier, il y a deux constats qui s’imposent, le premier est que certains walis font mal leur travail en l’absence d’une évaluation continue, et le deuxième est relatif à l’impatience de la population, dont les revendications augmentent de jour en jours, sachant que le développement local relève de toute une politique d’un Etat en l’absence d’initiative locale.

Hélas, la protestation est devenue quotidienne dans plusieurs wilayas du pays, dont celles relatives au logement et l’emploi.

Il est à noter que depuis des années, le mouvement dans le corps des walis ne manque pas et un probable nouveau changement est annoncé dans les coulisses pour ce mois de mai, alors qu’il y a à peine deux mois, un mouvement partiel avait touché, notamment cinq wilayas du Sud, sans que la tension ne baisse.

En 2007, les walis présentaient leurs bilans, notamment la gestion du budget local et les problèmes rencontrés dans le cadre des auditions organisées par le gouvernement. Une action qui n’a pas duré longtemps, mais en principe, une telle évaluation se fait au niveau du ministère de l’Intérieur.

N. B.