Ils se sont ligotés et mutilés à l’aide de couteaux : des chômeurs de Ouargla menacent d’organiser un suicide collectif
Un groupe de jeunes chômeurs a prit d’assaut, hier, vers midi, le bâtiment de la Direction régional de l’Emploi, sise au centre-ville de Ouargla, et menacé d’un suicide collectif devant les yeux médusés des citoyens, qui s’étaient agglutinés pendant des heures pour voir de près ce spectacle aussi insolite que poignant.
Brandissant des pancartes sur lesquelles ils ont écrit « le travail ou la mort », ce groupe de jeunes, armés de couteaux et de cordes, a escaladé le bâtiment de la Direction de l’emploi, affichant clairement des dispositions suicidaires, qui ne laissaient de doute à personne, d’autant plus qu’un des meneurs de cette fronde collective, s’était déjà distingué par le passé par une tentative de suicide devant cette même Direction, il y a quelques semaines seulement de cela, et pour les mêmes motifs, c’est-à-dire le chômage.
Ces jeunes qui habitent Ouargla se sentent toujours lésés, du fait qu’ils sont les habitants d’une vaste région pétrolifère, estimant que les grandes entreprises du coin font toujours appel à une main-d’œuvre étrangère à la région, conditionnant tout recrutement par des aptitudes physiques appréciables, une maîtrise des langues et de l’expérience professionnelle, des atouts qui ne se trouvent pas toujours réunis dans les jeunes de Ouargla.
L’attroupement était tel qu’on dirait que tout Ouargla était présent pour voir de près ce drame à ciel ouvert et connaître les suites de ces attitudes suicidaires. Ouargla, qui est entré en plein dans une zone de tensions, suscitée par le chômage, doit vite faire face à ces dérapages.
Ces jeunes s’estiment lésés par des comportements douteux des responsables locaux, qui souvent, usent d’entourloupes pour recruter, ne respectant ni les priorités, ni la proximité, ni les cartes de chômeurs qu’ils délivrent, ni l’ordre des numérotations suivi dans les cartes de demandeurs d’emploi.
L’endroit avait été bouclé par les membres des services de sécurité, qui surveillaient les choses sans pour autant intervenir, estimant que pourvu que les choses ne s’aggravaient pas, le mieux était de garder le calme. Les autorités civiles n’ont à aucun moment tenté de dégoupiller cette crise, et les jeunes de leur coté, ont exigé la présence du wali et de celle du responsable de l’Agence de l’Emploi. Celui-ci, visiblement atterré par la situation, a regretté que les choses aient prit des proportions si alarmantes, mais a affirmé à Echorouk qu’il ne pouvait rien faire, car les exigences des jeunes le dépassaient, et que le rôle de l’Agence était de coordonner uniquement entre les demandeurs d’emploi et les employeurs.
La situation dura jusqu’à la nuit, et aucun compromis n’a été trouvé.