Des chercheurs algériens inventent une technologie à brevet mondial

Des chercheurs algériens inventent une technologie à brevet mondial

Remarquable prouesse ! Une équipe de scientifiques algériens de l’Université Djillali Liabès de Sidi Bel Abbes a réussi à mettre au point une invention révolutionnaire. Il s’agit d’une technologie de nettoyage des panneaux solaires qui permet une efficacité et une économie d’énergie sans précédent. Cette innovation fera l’objet d’un brevet international.

L’équipe d’inventeurs se compose de quatre chercheurs, à savoir : Amar TILMATINE, Nezha KADOUS, Khelifa YANALLAH et Yassine BELLEBNA. Ces derniers travaillent au sein du laboratoire d’Applications du Plasma, de l’Électrostatique et de la Compatibilité électromagnétique (APELEC) de la faculté de génie électrique.

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En la date du 23 novembre 2022, le laboratoire APELEC a annoncé sur sa page Facebook officielle le dépôt d’un brevet à l’Institut national algérien de la propriété intellectuelle (INAPI) avec extension à l’international (dépôt en PCT au niveau de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle [OMPI]). L’invention porte le titre de « Dispositif d’autonettoyage et de refroidissement des panneaux solaires par vent électrique ».

Page du brevet que l’APELEC a déposé à l’INAPI (cliquez pour agrandir).

L’APELEC précise que ce brevet, qui constitue une première pour un laboratoire algérien, « concerne une nouvelle technique d’autonettoyage des panneaux solaires unique au monde, sans utilisation d’eau, sans contact avec la surface du panneau et qui marche avec la puissance d’une simple lampe à LED. »

Quel sont les avantages du dispositif algérien d’autonettoyage des panneaux solaires ?

L’entretien des panneaux solaires pose souvent problème, car le contact de la surface avec de l’eau ou des produits de nettoyage réduit leur efficacité. En outre, la technologie actuelle par « souffle de vent » exige de gros générateurs d’électricité, donc consomme beaucoup d’énergie. En revanche, l’invention algérienne d’autonettoyage et de refroidissement par vent électrique n’a besoin d’aucun générateur et fonctionne avec l’équivalent de la puissance d’une lampe LED.

Le professeur Ttilmatine, directeur du laboratoire APELEC, a déclaré au site aljazeera.net : « Cette invention est cruciale dans le nettoyage des panneaux solaires, car elle est efficace en matière d’entretien et économique en matière d’énergie. Elle ne nécessite pas un gros dispositif de soufflage. » « Nous espérons, ajoute le scientifique, que cette invention trouvera un écho au niveau mondial à l’avenir. »

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Pour sa part, Yassine Bellebna a indiqué : « Les panneaux solaires nécessitent un entretien permanent, surtout dans les zones désertiques. Les technologies existantes fonctionnent avec de l’eau, qui, en plus d’être une ressource précieuse, présente des inconvénients à l’utilisation. En outre, les dispositifs de soufflage actuels consomment beaucoup d’énergie. Ce qui n’est pas le cas de la machine que nous avons mise au point. »

Le professeur Amar TILMATINE avec deux de ses collaborateurs : Nezha KADOUS et Yassine BELLEBNA.

Le chercheur poursuit : « Nous avons inventé cette technologie par pur hasard. Nous travaillions sur la fabrication d’un souffleur d’air que nous destinions à un autre usage. Mais après le test, nous avons constaté qu’il serait plus efficace dans le nettoyage des panneaux solaires. Actuellement, le dispositif fonctionne avec un câble électrique, mais nous envisageons de l’équiper d’une batterie pour le rendre autonome. »

La nécessité de rapprocher l’université des entreprises et du monde économique en Algérie

Par ailleurs, la liaison qui relie l’université au monde de l’économie et des entreprises fait encore défaut dans de nombreux établissement et laboratoires de recherche en Algérie. Mais il semble bien que l’Université de Sidi Bel Abbes ait réalisé des avancées remarquables dans ce domaine. Cette dernière a déjà commercialisé certains produits issus de ses labos, et aujourd’hui, elle s’apprête à breveter puis à mettre sur le marché son nouveau dispositif de nettoyage des panneaux solaires.

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À ce propos, Pr Tilmatine souligne : « Nous avons une vingtaine de brevets dans de nombreux domaines, dont le plus important concerne une machine de tri électrique des déchets plastiques et ferreux. Une machine que nous avons pu commercialiser en coopération avec une entreprise de la wilaya Sidi Bel Abbes. »

De son côté, Y. Bellebna dénote que la collaboration entre universités, centres de recherche et entreprise industrielles et commerciales demeure encore très insuffisante. C’est pourquoi, ajoute-t-il, il faut travailler dans le sens du renforcement de cette relation afin de soutenir la recherche scientifique et de développer l’industrie et l’économie nationales.

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L’inventeur explique que l’absence de relation entre le monde universitaire et le monde économique constitue un gaspillage de capacités humaines, matérielles et rend vain le produit de la recherche scientifique en Algérie.