Rails, autoroutes, ports et aéroports, ouvrages hydrauliques imposants, émergent à vive allure dans un paysage longtemps livré au régime de la disette et des vaches maigres pendant la triste époque de la tragédie nationale.
Depuis la dernière décennie, l’Algérie aura conjuré ses vieux démons, pansé ses blessures, pour se consacrer avec force et conviction à ses tâches de développement et de reconstruction. Elle s’attelle à rattraper ses déficits, combler ses insuffisances parfois structurelles et mettre en oeuvre une véritable stratégie de développement dont l’un des axes les plus fondamentaux, consiste à forcer la cadence en s’équipant en infrastructures de base. L’objectif, on le devine très clairement, est de réduire de manière drastique les retards accumulés dans ce domaine à travers toute l’étendue du territoire national, longtemps laissé en jachère. Elle y met le prix en consacrant exclusivement une part importante de ses revenus provenant des recettes des hydrocarbures.
Les exemples ne manquent pas qui offrent la preuve cinglante de la priorité qu’accorde l’Etat à la promotion des infrastructures en tant que levier de la croissance économique et sociale.
Le pays ne cesse d’en réceptionner un grand nombre extrêmement importantes grâce à des actions budgétaires pour sortir d’une longue période de stagnation et de recul, partant du fait avéré et vérifié qu’il existe un lien causal fort entre le stock d’infrastructures disponibles, leur faisabilité et la croissance économique. Il y a aussi d’autres raisons objectives qui incitent les pouvoirs publics à persévérer dans ce sens. Notre pays s’efforce de reconstruire son image lourdement affectée par une série de régressions néfastes induites par une terrible tragédie nationale dont on a pu mesurer l’ampleur des préjudices dans l’ensemble du corps social. Il s’agit également de forger un consensus suffisamment solide au sein de la société.
Il fallait donc urgemment dégager une épargne importante pour édifier des infrastructures consistantes dans la mesure où la nation dispose de ressources indéniables, capables de pourvoir à leur financement. Contrairement à une idée reçue, la rente pétrolière n’est pas, dans ce cas de figure, une malédiction mais un bienfait.
L’autoroute est-ouest, longue de 1200 kilomètres, va considérablement réduire le temps de transport, désenclaver des régions entières. Une deuxième autoroute, longue de 1300 kilomètres sera destinée à tirer les zones arides et les Hauts plateaux de leur isolement, en faire des espaces de développement et de vie.
Il est significativement opportun de parler d’une politique de réaménagement du territoire qui taille en pièces le fameux concept d’Algérie « utile », confinée pour une large part dans les bandes côtières du nord du pays.
Le réseau ferroviaire fait sa mue et se consolide rapidement. C’est l’un des plus denses et des plus anciens d’Afrique qui subit une transformation hardie. Ce sont les voyageurs et les opérateurs économiques qui trouveront leur compte.
Le secteur de l’hydraulique se renforce constamment par la construction de nouveaux barrages, par des opérations d’adduction et de transferts d’eau de grande envergure, des usines de recyclage des eaux usées, de dessalement d’eau de mer, qui ont contribué à atténuer considérablement le redoutable stress hydrique et de permettre à de larges franges de la population, un approvisionnement équilibré et régulier. Le spectre de la pénurie que les populations connaissaient hier à peine, s’éloigne progressivement au grand bonheur des citoyens. L’eau apportera aussi un apport précieux à l’agriculture et à l’industrie.
Les multiples chantiers ouverts dans différents domaines sont destinés à résorber les retards et à asseoir une politique de développement durable fondé sur des bases solides.
Cette stratégie marquée du sceau du bon sens a fait l’unanimité autour d’elle à tout point de vue. Elle est bénéfique notamment pour ce qui touche aux régions laissées en marge du progrès.
Le travail de fond que l’Etat algérien a entrepris depuis une décennie, donne ses fruits. Il apporte ses bienfaits inscrits dans la durée. C’est très certainement, une des leçons les plus significatives que le pays a tirées depuis son accession à l’indépendance.
Il n’est pas exagéré de dire qu’à travers l’effort de développement qui s’accomplit depuis une décennie, il est surtout question du renforcement de la souveraineté nationale, d’arrimer notre pays au cortège des pays dits émergents, ceux-là mêmes qui veillent à mettre en place des changements structurels fondamentaux, en matière de rénovation juridique, institutionnelle, économique et sociale. L’Algérie compte parmi ces nations qui ne veulent pas rater le train de l’histoire et demeurer éternellement sous le diktat du sous-développement.
M. B