La Commission européenne avait appelé le Maroc à la retenue dans l’usage de la force et au respect des libertés fondamentales
Elles revendiquent une monarchie parlementaire et une Constitution démocratique.
Plusieurs centaines de jeunes Marocains ont manifesté, hier, à Rabat et dans plusieurs villes du royaume, notamment à Casablanca et Tanger, pour exiger des changements politiques et démocratiques. Les manifestants ont scandé des slogans, entre autres «Il faut juger les assassins d´Omari», «Pour une Constitution démocratique», «Nous voulons une monarchie parlementaire», «Pour un roi qui règne, mais qui ne gouverne pas», «Nous voulons un Maroc démocratiques et nous le revendiquerons pacifiquement».
Soutenant ou appartenant au Mouvement du 20 Février, les manifestants ont surtout dénoncé le recours des autorités marocaines à la répression de la manifestation organisée la semaine dernière. Une répression qui a conduit, d´ailleurs, à la mort d´un jeune manifestant. «Kamal Omari, un jeune du Mouvement du 20 Février, est décédé jeudi dernier dans un hôpital après avoir été blessé lors d´une manifestation organisée, le dimanche de la semaine passée, à Safi, à 350 km au sud de Casablanca», a déclaré pour L´Expression un membre de la Ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l´homme, estimant que les campagnes de violence et d´arrestations, visant des manifestants pacifiques réclamant des changements politiques, peuvent conduire à un pourrissement et à une révolte du peuple marocain. Pour ce qui est des marches et des manifestations, il est à signaler que les autorités marocaines ont souligné que les manifestations organisées par le Mouvement du 20 Février ne sont pas autorisées, et d´ailleurs plusieurs jeunes du Mouvement avaient reçu des documents du ministère de l´Intérieur en ce sens.
Dans le même sillage, le président du Comité de soutien au Mouvement du 20 Février, Mohamed Lâaouni, a soutenu, quant à lui, que «le fait que les manifestants n´ont pas été réprimés aujourd´hui (hier), par les services de sécurité, contrairement aux précédentes manifestations organisées durant les journées des 15, 22 et 29 mai dernier, est sans doute dû aux déclarations de l´Union européenne ayant appelé le roi du Maroc à arrêter la répression des manifestations pacifiques». Même son de cloche auprès du Mohamed Darif. Selon lui «les dernières critiques de l´Union européenne ont joué un rôle important dans la décision des autorités marocaines d´éviter la violence contre les manifestants».
En ce sens, il est à rappeler que la Commission européenne avait appelé, lundi dernier, le Maroc à la retenue dans l´usage de la force et au respect des libertés fondamentales, après les incidents qui avaient émaillé les rassemblements du 29 mai dernier. Par ailleurs, il convient de signaler que les manifestations régulières auxquelles appelle le Mouvement du 20 Février, intervienent dans un contexte particulier, à une semaine de la remise au roi Mohammed VI, par une commission consultative nommée en mars, de propositions pour une prochaine réforme constitutionnelle.