Les partis islamistes se taillent la part du lion au sein de la Cnltd
L’échec de l’initiative du FFS a conforté dans leur position, les partis de l’opposition qui ont rejeté dès le début cette contribution.
L’opposition, en général, l’union des partis et acteurs de la Cnltd, en particulier, a-t-elle assez de maturité à même de dépasser des embûches, combines et manoeuvres, qui sont légion sur la scène politique ces derniers temps? Outre l’initiative du FFS, les partis de l’opposition considèrent que le projet de loi complétant et amendant le Code pénal inhérent à la violence faite aux femmes, participe de cette stratégie diabolique visant la dislocation de l’opposition. Interrogé récemment à ce propos, le président du MSP, Abderrezak Makri, a indiqué que «l’opposition est dotée d’une maturité suffisante pour neutraliser cette stratégie», tout en considérant que «le Code pénal amendé, fait partie de ces combines malveillantes visant à semer la brouille parmi la coalition de l’opposition».
Cependant, dans ce combat d’arrière-garde, mais trop idéologique qui s’amorce, les islamistes toutes tendances confondues, s’opposent énergiquement à ce texte de loi. D’ores et déjà, un appel solennel à la mobilisation et démonstration de force est lancé à tous les Algériens, partis, organisations et associations partageant les thèses des islamistes aux fins de faire barrage à ce projet de loi adopté dernièrement. Dans ce contexte, même l’Association des uléma algériens vient de renforcer cet orchestre de condamnation de la loi contre la violence faite aux femmes. Depuis l’ adoption de ce texte de loi, la polémique nourrie sciemment par les islamistes et leurs relais médiatiques ne cesse d’enfler. A y regarder de plus près, les partis islamistes, qui se taillent la part du lion au sein de la Cnltd, composée aussi de laïques, semblent captivés entièrement par ce combat, en reléguant au second plan l’action commune de l’opposition. Nonobstant cette faille, ces formations qui jouent sur les deux fronts, annoncent qu’elles donnent une grande importance à la prochaine étape dans le renforcement de l’organisation de l’opposition. Ainsi, il est convenu que l’opposition devra inscrire son action dans la durée et franchir son troisième grand pas depuis la rencontre historique de Mazafran à Zéralda en juin dernier. A cet effet, un conclave historique regroupant les partis et personnalités de la Cnltd et ceux du Pôle des forces de changement est prévu dans les prochaines semaines. Ce combat farouche d’arrière-garde qui risque d’affaiblir et de détourner l’opposition de l’essentiel, s’accompagne de la résurgence d’autres catégories radicales d’islamistes. L’ex-membre fondateur du GIA a convié samedi dernier la presse chez lui à Baraki.

Lors de sa conférence qu’il a pu tenir sous la barbe et le nez des services de sécurité, Layada, libéré en 2006, à la faveur de la loi sur la Réconciliation nationale et Mustapha Ghezal également ancien dirigeant du FIS dissous et ex-détenu, ont clamé haut et fort que l’Algérie doit en partie l’arrêt de l’effusion de sang à leur groupe dit d’opposition armée et par ricochet réclament outre la libération immédiate des 160 détenus du FIS dissous, le recouvrement de leurs droits politiques ou l’amnistie générale. Une amnistie à laquelle s’oppose dit-il «une partie au pouvoir».
Les islamistes redoutent fortement la législation visant l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Dans ce contexte, l’inscription du projet de loi relatif à la protection de l’enfant au programme de la session du printemps de l’APN, a généré en branle-bas de combat au QG des formations islamistes. Pour rappel, l’échec de l’initiative du FFS a conforté dans leur position, les partis de l’opposition qui ont rejeté dès le début cette contribution.