Le constat établi sur les huit premiers mois de l’année est clair : les foyers de tension où règne la délinquance sont en nette augmentation par rapport à la même période de l’année 2009.
La population délinquante a sensiblement augmenté durant cette année, malgré les dispositifs mis en place, les opérations coup-de-poing et les descentes menées par la gendarmerie dans les principaux foyers de la criminalité.
Le constat établi sur les huit premiers mois de l’année est clair : les foyers de tension où règne la délinquance sont en nette augmentation par rapport à la même période de l’année 2009. En effet, les mineurs occupent un taux important avec 812 enfants interpellés contre 475 en 2009 durant la même période.
Le nombre de femmes incriminées dans des affaires criminelles s’élève quant à lui à 618, contre 547 en 2009, soit une augmentation de 18%. Dans le classement par âge, ce sont les jeunes de 15 à 18 ans qui occupent la tête du «hit-parade» avec 498 mineurs appréhendés, soit une hausse de 14,54% par rapport à la même période de 2009.
Non scolarisés, ces enfants sont inculpés dans des affaires criminelles, parfois même de meurtre. Ces nouveaux «criminels» ont avoué à la GN avoir versé dans le crime pour la première fois de leur vie. La situation sociale a poussé ces jeunes enfants à commettre un crime, un vol, une agression, allant même jusqu’à l’irréparable, le meurtre.
Originaires de plusieurs wilayas, la majorité de ces enfants gangsters sont issus d’Alger et d’Oran. Deux grandes villes du pays, des lieux privilégiés pour accomplir un crime. A titre d’exemple, et pour Alger seulement, près de 200 enfants ont été arrêtés en huit mois. Ils sont impliqués dans plusieurs délits.
Le crime organisé a également connu la même tendance cette année. Avec un taux aussi élevé (800 enfants arrêtés), la Gendarmerie nationale a traité 6 000 affaires au cours desquelles ces enfants et femmes ont été appréhendés.
Devant cette ampleur, le commandement de la GN a mobilisé de grands moyens humains et matériels. Cette politique prônée par les hauts responsables de la GN a porté ses fruits et ce, même si le crime organisé reste en hausse.
Cette poliique s’es traduite sur le terrain par le renforcement des points de contrôle, la mobilisation des unités et brigades, mais également la création de postes-clés de surveillance dans les grandes villes autrefois connues pour leur grande criminalité, telles que Oran, Alger, Annaba, Constantine, Aïn Témouchent et autres Batna, Sétif et Béjaïa.
Cette présence très musclée a permis néanmoins d’élucider plusieurs affaires criminelles. Les axes routiers, les aires de détente et les milieux infectés par la criminalité ont été pris en considération par les gendarmes.
Des investigations et un travail de renseignement ont été également engagés par les différentes compagnies et brigades, suivant une stratégie préventive, vigilante pour la sécurité publique et rassurante pour le citoyen.
Toutefois, malgré cette présence «préventive», le taux de la criminalité reste très élevé. «Aujourd’hui, les parents sont civilement responsables en cas d’actes de délinquance de leurs enfants mineurs», indiquent les spécialistes.
«Sanctionner les parents démissionnaires permettrait de réhabiliter leur responsabilité», ajoutent-ils. Dans ce cas précis, il est clair qu’il faut introduire une nouvelle mesure dans la loi algérienne qui permettra de sanctionner les parents «démissionnaires».
Mais pour beaucoup d’avocats, «une telle mesure qui consacrerait pour la première fois la responsabilité du fait d’autrui serait dérogatoire aux principes généraux du droit». «Une responsabilité automatique des parents paraît invraisemblable», ajoutent-il.
Par Sofiane Abi