La soirée du vendredi à samedi a été marquée par des bouchons interminables au niveau de la côte ouest de la capitale.
à Sidi-Fredj, les estivants ont peiné non seulement pour arriver sur les lieux mais aussi pour en repartir. Pour les résidents de la localité de Sidi-Fredj, c’est le cas à chaque saison estivale. « Mais aujourd’hui (Ndlr : soirée du vendredi dernier) c’est infernal. Nous avons passé des heures pour parcourir un tronçon de 2 km.
Nous avons peiné pour rentrer chez nous », a déploré un automobiliste. Pour les résidents, l’embouteillage à Sidi-Fredj est devenu une fatalité, notamment les week-ends. « On vit cette situation depuis plusieurs années sans qu’une mesure ne soit prise par les autorités. La situation est devenue insupportable et elle s’aggrave durant l’été », se plaignent-ils.
« C’est le cas chaque jour et pas uniquement le week-end », affirme Karim, taxieur clandestin. « Auparavant je déposais des familles au complexe touristique ou aux plages et je les récupérais le soir.
Aujourd’hui, je ne peux plus travailler dans ces conditions. Souvent, on est bloqué sur la route pendant des heures », affirme-t-il. La cause ? Les travaux de réalisation du projet touristique algéro-émirati. C’est à ce niveau que les bouchons se forment. Ainsi les automobilistes sont obligés d’emprunter la route de la Bridja à Staouéli pour arriver à Sidi-Fredj.
« On doit rejoindre la route de Staouéli pour revenir ensuite sur la même route dès qu’on arrive au niveau du chantier du complexe touristique », ont-ils signalé. Cet état de fait a donné lieu à un comportement « insolite » de certains automobilistes, notamment les jeunes qui souvent stressés décident de sortir de leurs véhicules pour jouer en plein air une partie de dominos ou de cartes, d’autres font même quelques pas de danse pour passer le temps mais surtout pour se déstresser.
Les proches de la mariée bloqués dans la circulation
Durant cette soirée, des invités ont raté le cortège nuptial qui devait rejoindre un hôtel à Sidi-Fredj. Après une longue attente, le couple, avec quelques proches, a fêté seul son union dans une salle presque vide.
Ces embouteillages, en plus de stresser les estivants, leur font subir aussi les affres des bandes de délinquants qui n’hésitent pas à s’attaquer à eux. Ainsi les gendarmes ont déjoué des tentatives d’agression d’automobilistes par des délinquants qui ont profité des bouchons pour les délester de leurs biens sous la menace d’armes blanches.
Ce n’est que vers 2h du matin que les éléments des Escadrons de la sécurité routière (ESR) ont pu « organiser » la circulation bloquée durant des heures. Le dispositif mis en place a été renforcé par une Section de sécurité et d’intervention. « La situation est encore plus compliquée à cause de l’exiguïté des routes et du manque d’accès.
On a procédé au déploiement d’une équipe pédestre pour orienter les automobilistes et les sécuriser », a précisé un officier de la GN de Zéralda ajoutant que la circulation se fait sur une seule voie ce qui complique la situation.
Les gendarmes doivent gérer un flux important de véhicules sortant de trois parkings à Sidi-Fredj d’une capacité de 3.500 véhicules et de 1.000 véhicules pour le Centre de repos familial (CRF).
Pour y faire face, la compagnie de la GN de Zéralda en coordination avec l’Escadron de la sécurité routière ont mis depuis hier, un nouveau dispositif dans le cadre du plan Delphine dédié à la sécurisation de la saison estivale, qui consiste en le redéploiement des gendarmes au niveau des points noirs à partir de 14h pour fluidifier la circulation.
« Le flux de véhicules sera plus important à partir de dimanche (aujourd’hui : ndlr)avec la hausse des températures annoncée par l’Office national de la météorologie », affirme un gendarme.
Il est à signaler que les services de la GN et de la police ont recensé plus de 500 points noirs au niveau des 14 wilayas côtières. Dans la capitale, ce sont 15 points noirs qui sont recensés et qui rendent l’accès et la sorties quasi-impossibles.
Neïla Benrahal