L’utilisation des produits pyrotechniques continue à provoquer des drames. Le bilan de la Protection civile fait ressortir six incendies d´appartements liés directement à l´utilisation de pétards et de bougies, ainsi que des personnes gravement blessées.
Les imprudences et les comportements dangereux ont fait, cette année encore, de la fête du Mawlid Ennabaoui un évènement à haut risque. Ce Mawlid Ennabaoui n’a pas été de tout repos pour bon nombre de parents pour les services de la Protection civile et les services des urgences, à cause des incidents occasionnés par l’explosion des pétards multiformes.
Chaque année, on enregistre des drames dans les mêmes circonstances. Alors que l´importation des produits pyrotechniques est strictement interdite par la loi, le marché algérien est, à chaque occasion du Mawild, inondé de différents types de pétards qui proviennent des pays asiatiques comme la Chine. Cette année, des incendies, six au total, ont été circonscrits au niveau de la wilaya d’Alger et de Blida, suite à l’utilisation de pétards et à la mauvaise manipulation de bougies à l’intérieur des habitations et les endroits publics.
Il s’agit de cinq sinistres à Alger et un autre à Blida. Selon les services de la Protection civile, ces incendies ont causé des blessures graves à une personne au niveau de la tête suite a une chute accidentelle dans la commune de Birtouta, la victime a été transférée vers l’hôpital de Douéra. Une autre personne présentant des gênes respiratoires, suite à un incendie déclaré au niveau d’un appartement à la Rue El Mektoub dans la commune d’Oued Korich, a été évacuée vers l’Hôpital maillot, a indiqué le communiqué de la Protection civile.

Les services de la Protection civile de la wilaya de Jijel ont également évacué un enfant gravement blessé au visage, vers l’hôpital d’El Milia, suite à la manipulation des produits pyrotechniques. Les services des urgences n’ont pas désempli face aux arrivées massives d’enfants et d’adultes blessés.
A chaque fête, les centres hospitalo-universitaires accueillent des dizaines de blessés ayant subi des accidents pouvant engendrer des handicaps à vie, comme l’amputation des doigts ou la perte d’un oeil. Sans oublier les incendies. Le marché des pétards et des produits pyrotechniques n’a jamais été aussi lucratif que ces dernières années.
Il y avait l’embarras du choix. Des petits pétards aux plus grands, ressemblant aux bâtons de dynamite, mini-roquettes, «saroukh Benladen», «Daeche» et «ras Zidane», fusées éclairantes et feux d’artifice, tout était disponible sur les étalages. Ils étaient commercialisés sous les yeux mêmes des policiers à des prix excessifs qui, pourtant, ne rebutaient pas les clients de tout âge et de tout sexe.
La fête du Mawlid, pourtant religieuse, semble avoir été dédiée exclusivement au bruit assourdissant des pétards. Jusqu’à des heures tardives, trouver le sommeil relève du miracle à cause des crépitements de produits pyrotechniques et parfois même à de véritables déflagrations, fruit de curieuses «recettes» et d’assemblages de dizaines de pétards. Voilà qui explique sans doute tout le calme de la capitale, en ce lendemain du Mawlid.
Pendant plus d’une quinzaine de jours, les nuits dans les différents quartiers de la capitale offrent un florilège de feux d’artifice et d’explosifs assourdissants. Les enfants s’amusent d’ailleurs à faire peur aux passants en leur jetant des pétards. Pis encore, des groupes de mineurs s’amusent à envoyer un pack de pétards par les fenêtres et les balcons, ignorant les conséquences irréversibles que ce geste inconscient peut provoquer.
L. A. R.