Un groupe de baltaguia s’est attaqué dans la soirée du samedi 19 à dimanche 20 mars au siège de la maison de syndicats à Dar El Beida, à l’est d’Alger où se tenait la réunion des enseignants contractuels et celle du comité des chômeurs qui préparaient leurs sit-in pour ce dimanche devant le siège de la Présidence.
Il était 22 heures lorsqu’un groupe de délinquants a pris d’assaut à coup de pierre le siège de la maison de syndicats à El Harrach dans la banlieue d’Alger. « Nous avons vécu un cauchemar », raconte à DNA Tahar Belabbes, présent sur les lieux au moment des faits.
Plus de 250 enseignants contractuels et animateurs du comité pour la défense des droits des chômeurs venus de plusieurs wilayas du pays du pays étaient présents au moment de cette agression.
« Ils nous ont bombardé avec des pierres et d’autres projectiles. Les fenêtres volaient en éclats. Les cris fusaient partout », raconte notre interlocuteur, encore sous le choc de cette descente punitive.
Les baltaguia qui ont pris d’assaut la maison des syndicats étaient accompagnés de policiers en uniforme, assure M. Belabbes. « Ils étaient épaulés par des policiers. Nous n’avons pu quitter les lieux qu’au petit matin. C’est révoltant qu’on soit ainsi pris pour cible par une bande de voyous parce que nous revendiquons nos droits », fulmine M. Belabbes.
Selon lui, une caserne est située à quelques pas de la maison des syndicats mais personne n’est venu à la rescousse des syndicalistes. « Ils n’ont pas bougé le petit doigt. C’est grave », s’énerve encore M. Belabbes
Contacté, M. Rachid Malaoui, président du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), est indigné. « Déjà dans la journée, une voiture grise de la police filmait ceux qui entraient et sortaient de la maison de syndicats. Après les attaques des jeunes voyous à coup de pierres, aidé par des éléments de la police, les gens étaient terrorisés.
De plus, à 100 mètres dans la même ruelle, il y avait un barrage fixe de la police et une caserne. Jusqu’à 10h du matin, personne n’est intervenu. C’est très grave ce qui s’est passé. C’est du kadhafisme».
Le Snapap vient d’adresser une lettre de protestation au président de la République pour l’interpeller sur ces « graves attaques », selon M. Malaoui.
Le Snapap compte également déposer plainte auprès du BIT, le Conseil national des droits de l’homme, la FIDH et la LADDH, selon son président.
Le Conseil national des enseignants contractuels organise ce dimanche un sit-in national devant le siège de la présidence de la République.
Le comité national pour la défense des droits des chômeurs, après avoir choisi la place des Martyrs comme lieu de rassemblement, a décidé de rallier le sit-in des enseignants contractuels à El Mouradia, sur les hauteurs d’Alger.
La lettre du SNAPAP :
Monsieur le Président ;
Durant la nuit du 19 au 20 Mars, lors d’une réunion tenue par des chômeurs et des enseignants contractuels au nombre de 230 personnes (150 hommes et 80 femmes) à la maison des syndicats à Dar el Beida, pour organiser des marches pacifiques afin de revendiquer leurs droits ce Dimanche 20 Mars sur Alger (vers la présidence concernant les contractuels de l’éducation et vers la place des martyrs quant au comite de chômeurs), ils ont été violemment agressés par les jeunes des quartiers lesquels étaient encouragé par les agents de la sécurité nationale (police).
Vers 22h30, la nuit, des jeunes ont commencé à jeter des pierres sur la maison des syndicats cassant les vitres des fenêtres, ce qui a terrorisé les jeunes femmes et jeunes hommes venus des quatre coins du pays.
Le comite de chômeurs et les contractuels de l’éducation ont subit le harcèlement des jeunes du quartier qui étaient selon des témoignages soutenus par les services de l’ordre (police) qui leurs remettait les pierres à jeter aux fenêtres de la maison des syndicats, jusqu’à 2h du matin.
A noté qu’ a proximité de la maison des syndicats se trouve une caserne de la police supposé protéger le citoyen et même un barrage fixe de la sureté nationale, toutefois, la police n’a pas intervenu pour remettre de l’ordre et protéger les personnes qui criaient terrorisé par le danger.
Par ailleurs, durant toute la journée 19 Mars, des agents de la police dans des voitures banalisées, n’avaient pas arrêté de filmer les aller et venues des dans la maison des syndicats. Suite à quoi nous avons pris des photos et filmer la voiture banalisé qui nous filmaient.
A noter que trois contractuels venus de la wilaya d’Adrar, Mostaganem et de Bordj badji el Mokhtar ont péri dans des accidents de la route en voulant rejoindre la capitale pour participer à la réunion et rassemblements des contractuels.
Sachant que le comité de chômeurs et les contractuels de l’éducation ont décidé de passer une durée indéterminée à la maison des syndicats.
Nous dénonçons une énième fois ce comportement qui réprime les libertés syndicales et libertés de réunion et des citoyens qui ne revendiquent que leur droit à une vie digne et à une démocratie.
Les contractuels de l’éducation et les jeunes chômeurs auraient pu se défendre mais nous tenons encore une fois à signaler que notre combat est pacifique.
Nous portons aux autorités du pays toutes responsabilités quant à l’intégrité physique et morale de tous les adhérents du SNAPAP et notamment des contractuels de l’éducation et des chômeurs).
Par le President